[movimenti.bicocca] Statactivisme

Nachricht löschen

Nachricht beantworten
Autor: Tommaso Vitale
Datum:  
To: ML movimenti Bicocca
Betreff: [movimenti.bicocca] Statactivisme
> Bonjour,
> Veuillez trouver ci-dessous l'annonce et le programme d'une journée de
> rencontres entre universitaires, militants et artistes autour du
> "statactivisme".
> Toutes les informations pratiques sont en ligne sur le site <
> http://statactivisme.savoirscommuns.org/>.
>
> *STATACTIVISME*
>
> *<http://statactivisme.savoirscommuns.org/>*
>
> *
> *
>
> *Conférence internationale sur l’usage des nombres comme outil
> d’émancipation*
> organisée par I. Bruno, E. Didier, E. Forner, J. F. Mc Gimsey et J. Prévieux
> *Paris, Maison de l'architecture – 15 mai 2012, 9h-19h
> *
>
> *
> *
>
> Aujourd’hui, les statistiques ont mauvaise presse. Elles glacent les
> relations humaines ; elles reposent sur un fichage de la société ; elles
> nous évaluent sans cesse, nous assignant des objectifs à atteindre en nous
> engageant dans une course à laquelle nous n’avons pas demandé de
> participer. *Les statistiques sont pensées comme un moyen de contrôle,
> pire, de domination*.
>
> Certains réagissent en les rejetant en bloc. « Non à la quantophrénie ! Non
> aux chiffres ! Oui aux qualités ! » Mais ce faisant, ils laissent le
> monopole de cet instrument aux puissants et jettent hélas le bébé avec
> l’eau du bain. Or il n’y a pas de raison que la quantification se trouve
> toujours du côté de l’État et de ses institutions. Quantifier, c’est
> produire du savoir, donc acquérir du pouvoir. *Les enjeux politiques
> attachés aux statistiques nous concernent tous : grands et petits,
> gouvernants et gouvernés, profanes ou initiés*. Aussi constituent-elles des
> armes précieuses aux mains des militants. Leurs arcanes n’ont rien
> d’impénétrable : elles peuvent être faciles à faire, et on peut souvent se
> faire aider par des statisticiens « amis ».
>
> *Notre journée Statactivisme s’inscrit dans ce changement de perspective,
> et montrera qu’on peut se réapproprier les statistiques comme outil de
> lutte et comme moyen d’émancipation.*
>
> Par exemple, en matière d’évaluation, il est parfaitement possible de
> contourner les règles, d’inventer des astuces, d’habiller les résultats
> d’une façon qui les présente à notre avantage. Il est aussi possible de
> militer en masse et publiquement pour s’opposer aux indicateurs globaux qui
> nous sont imposés et qui nous heurtent. C’est le cas autant pour les
> objectifs qu’on nous impose au travail, que pour les agrégats comme la
> richesse nationale ou le chômage.* Il est aussi possible d’identifier
> certaines situations injustes et de les recenser pour montrer leur
> fréquence dans notre société*. Les intellectuels précaires se sont comptés
> pour défendre leurs droits, d’autres ont estimé le coût de la politique
> injuste d’expulsion des sans-papiers.
>
> Ces expériences montrent que les statistiques peuvent constituer une
> ressource de résistance. Elles n’ont pas déserté le territoire des
> quantités. *Œil pour œil, nombre pour nombre ! Statactivisme !*
>
> Contre une stratégie des puissants consistant à parcelliser les luttes et
> les oppositions, nous fédérerons et articulerons différentes perspectives
> sur l’action. *Des chercheurs* – statisticiens, économistes, sociologues –
> apporteront leurs concepts et leur habitude à traiter les séries
> quantifiées. *Des militants* apporteront leur sens du rapport de force, de
> l’intervention et de la négociation. *Des artistes*, enfin, proposeront
> leur inventivité formelle, visuelle, et leur sens de la singularité. *Nous
> articulerons séries, forces et singularités*.
> C’est pourquoi *cette journée sera organisée autour de tables rondes qui
> respecteront le format de chacune des pratiques*. Les scientifiques
> pourront faire une conférence, les militants un meeting, les artistes une
> exposition ou une performance. Autour de la table, ces formats pourront se
> croiser, s’articuler, se composer.
>
> *Trois tables rondes* seront consacrées chacune à un thème qui permettra de
> présenter un outil statistique. Il s’agira d’une *combinaison thème-outil*.
>
> 1. *Police et « chanstique » : comment ruser avec la politique du chiffre
> *
> Une table ronde consistera à montrer, avec l’exemple de la police,
> comment il est possible de contourner/détourner les règles de
> l’évaluation,
> de renseigner les questionnaires imposés par la hiérarchie de façon à les
> détourner dans le « bon sens », celui qui convient aux subordonnés – bref,
> comment les agents de police s’arrangent avec les règles qui président au
> renseignement des questionnaires. Donc, oui, nous adopterons bien le point
> de vue des simples gardiens et gradés qui résistent à leur hiérarchie par
> les chiffres et, ce faisant, à petite échelle et en pratique, remettent en
> cause la politique de sécurité.
> 2. *Reconnaissance d’une nouvelle catégorie sociale : les intellectuels
> précaires*
> Les dernières transformations du capitalisme ont aussi déstabilisé les
> anciennes catégories sociales et dans les interstices sont apparues de
> nouvelles catégories qui deviennent aujourd’hui si visibles qu’il est
> difficile de ne plus les voir. Les intellectuels précaires, en
> particulier,
> revendiquent leur existence en tant que catégorie afin d’obtenir la
> reconnaissance de leur travail et les moyens de subvenir à leurs besoins.
> Ces revendications s’appuient, entre autres, sur un dénombrement des cas
> appartenant à la catégorie. Nous montrerons comment ce recensement peut
> être réalisé, et quels types de revendication il permet de soutenir.
> 3. *Nouveaux indicateurs pour décrire et lutter contre les inégalités*
> Aujourd’hui, la question de savoir qui sont les gagnants et les perdants
> de la crise, comment ils vivent ou survivent, comment ils accumulent leurs
> capitaux ou font sans, est devenue cruciale. Nous proposons donc d’aborder
> les indicateurs de richesse : comment ils mesurent ce phénomène, évaluent
> son évolution, et comment ils permettent ainsi de décrire les inégalités
> les plus récentes. Il s’agit d’une part des inégalités à l’intérieur d’un
> pays. Nous nous intéresserons à la technique apparemment simple du «
> millile » qui permet d’étudier non pas le un pour cent le plus riche, ce
> qui ne laisse pas voir de variations importantes depuis les vingt
> dernières
> années, mais le un pour mille des plus riches, qui ont accumulé des
> capitaux en quantité insoupçonnée. D’autre part, les inégalités entre
> nations sont aussi l’objet de revendications. Le PIB, indicateur de
> richesse nationale, est ainsi la cible de sérieuses attaques par certains
> économistes et par la « société civile », l’alliance des deux conduisant à
> de nouvelles formes de mobilisation et de participation.
>
>
> Programme
>
> Date: mardi 15 mai 2012
> Lieu: Maison de l’architecture, 148 rue du Faubourg Saint Martin 75010 Paris
>
> 9h00 – 9h30
> Accueil
>
> 9h30 – 10h00
> *Introduction * par Alain Desrosières (INSEE, EHESS).
> « Statistique et émancipation sociale. Perspective historique »
>
> 10h00 – 12h00
> *Police et « chanstique » : comment ruser avec la politique du chiffre
> *Table ronde présidée par Emmanuel Didier (GSPM, EHESS), avec:
> – Ted Porter (UCLA), « *Funny numbers* » / « De drôles de nombres » ;
> – Eli Silverman (John Jay College, CUNY), « *NYPD and the number game* » ;
> – Association Pénombre, « Les bons comptes du brigadier Yvon Dérouillé » ;
> – Julien Prévieux, atelier de dessin avec la BAC du 14e arrondissement.
>
> 12h00 – 14h00
> Déjeuner
>
> 14h00 – 16h00
> *Reconnaissance d’une nouvelle catégorie sociale : les intellectuels
> précaires
> *Table ronde présidée par Ted Porter (UCLA), avec :
> – Cyprien Tasset (GSPM, EHESS), « Les statistiques dans la reconnaissance
> de la catégorie des intellectuels précaires » ;
> – Maurizio Lazzarato, Recherche-action sur le statut des intermittents au
> sein de la CIP-IDF ;
> – Martin Le Chevallier, un artiste se fait auditer par un cabinet de
> conseil.
>
> 16h00 – 16h30
> Pause
> 16h30 – 18h30
> *Nouveaux indicateurs pour décrire et lutter contre les inégalités*
> Table ronde présidée par Isabelle Bruno (CERAPS, Université Lille 2), avec :
> – Frédéric Lebaron (CURAPP, UPJV), « Les indicateurs sociaux au XXIe
> siècle » ;
> – Pierre Concialdi, Le « BIP 40 », baromètre des inégalités et de la
> pauvreté ;
> – Bernard Sujobert , Le débat sur la mesure des inégalités au sein du
> Conseil national de l’information statistique (CNIS) ;
> – Superflex, T*oday we do not use the word ‘Recession'*
>