著者: Sophie Alice Sarcinelli 日付: To: ML movimenti Bicocca 題目: [movimenti.bicocca] Urgenza Tunisia,
petizione degl universitari e ricercatori da diffondere e firmare
scrivendo a karama.tunisia@gmail.com
Vi mando un testo scritto nelle ultime 24h. L'idea é di raccogliere rapidamente
molte firme, possibilmente anche di personalità di spicco del mondo della
ricerca. é molto importante ed urgente un sostegno al movimento sociale
tunisino. Per firmarlo scrivete a karama.tunisia@???
Vi ringrazio e vi prego di diffonderlo,
Sophie Sarcinelli
Ecoles des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris
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Bonjour,
En tant que citoyens, enseignants et chercheurs, nous sommes
bouleversés par la répression qui ensanglante la Tunisie. Le 17
décembre dernier, Mohamed Bouazizi, 26 ans, s’immolait par le feu pour
protester contre l’avenir déplorable de la jeunesse, dans la Tunisie
de Ben Ali. Depuis, les manifestations et les grèves bravent les
forces de sécurité. Ces derniers jours, la répression policière a
franchi une nouvelle étape : le gouvernement impose le couvre-feu ; il
fait tirer la troupe sur les manifestants. Dans plusieurs villes,
notamment à Sidi Bouzid, Tala, Kasserine et dans les faubourgs de
Tunis, on dénombre des dizaines de morts et un grand nombre de blessés
par balles.
Parmi les victimes, notre collègue franco-tunisien Hatem Bettahar,
maître de conférences en génie informatique à l’université de
technologie de Compiègne (Oise). Mercredi 12 janvier 2011, lors d’une
manifestation dans la ville de Douz, des balles soldatesques l’ont
abattu. Chaque jour, nous recevons des messages de nos amis, parents
et collègues qui nous informent des violences qu'ils endurent. Le
régime a fermé les écoles et les universités ; il traque, sans
relâche, les dissidents ; il contrôle les informations. Et pourtant,
le soulèvement s'amplifie, le mouvement social s'organise.
Dans ce contexte, la position du gouvernement français est proprement
odieuse. Plutôt que proposer "le savoir faire, reconnu dans le monde
entier, de nos forces de sécurité" (Michèle Alliot-Marie, le 11
janvier 2010), il devrait, condamner la répression meurtrière, peser
de tout son poids diplomatique (à l'ONU comme auprès des instances
européennes), et jouer de ses relations économiques privilégiées (la
France est le premier client et fournisseur de la Tunisie, ainsi que
le premier investisseur étranger hors énergie) pour forcer Zine
el-Abidine Ben Ali et ses hommes de main à arrêter le bain de sang.
Entre les revendications sociales et les aspirations démocratiques de
la population tunisienne d’une part, et, de l’autre, le maintien d’une
clique autocratique et corrompue, les autorités françaises font le
choix de l’ordre dictatorial perpétué.
Pas nous !
C’est pourquoi, nous affirmons publiquement notre soutien aux
manifestants, aux grévistes et aux dissidents, ainsi qu’à leurs
proches, qui, avec courage et dignité, luttent pour que la Tunisie
embrasse la démocratie économique et sociale que sa population réclame
et conquiert, aujourd'hui, de hautes luttes.
Isabelle Huault
Paul Lagneau-Ymonet
Hèla Yousfi.
Pour signer ce texte ou contacter les signataires : karama.tunisia@???