[movimenti.bicocca] Usages militants de la technique : techn…

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Auteur: Tommaso Vitale
Date:  
À: ML movimenti Bicocca
Sujet: [movimenti.bicocca] Usages militants de la technique : technologies, medias, mobilisations
>
>
>
> APPEL A COMMUNICATION
> Colloque
> Usages militants de la technique : technologies, medias, mobilisations
>
> Le colloque se tiendra en 2009, entre le 8 et le 16 mars
> (probablement les 12
> et 13 mars). Les dates définitives seront fixées ultérieurement
>
> Avec la Révolution française, on a pu considérer le télégraphe  
> comme
> vecteur privilégié de l’instauration d’une grande démocratie.  
> Au XIXe,
> maintes utopies progressistes, tel le saint-simonisme, ont accordé  
> une place
> importante à la technique dans l’avènement et l'esquisse des  
> sociétés
> futures. Mais très tôt aussi, et jusqu’à nos jours, une  
> opposition s’est
> manifestée entre, d’une part, les tenants de « l’œcuménisme
> communicationnel » [Mattelart], enthousiasmés par les nouveaux  
> horizons
> ouverts par le progrès technique et, d’autre part, ceux qui  
> voient dans un
> rationalisme techniciste basé sur le profit un obstacle à  
> l’émancipation
> de l’humanité. Par ailleurs, les débats ont porté et portent  
> toujours sur
> la prétendue neutralité de la science et de ses applications  
> technologiques.
> Certaines de ces analyses n’ont pas été sans influence sur les  
> évolutions
> des pratiques militantes, ou sur la structure des mouvements  
> ouvriers et
> sociaux, qui, quelles qu’aient été leurs résistances, se sont  
> cependant
> adaptés aux nouveaux outils, quitte parfois à en détourner  
> l’usage
> premier. Nous nous intéresserons ici tout particulièrement aux  
> techniques de
> l’information et de la communication.
> Ce colloque se    propose de s’interroger sur la dialectique à   
> l’œuvre
> entre progrès technique et formes de l’engagement, entre  
> appropriation des
> technologies et forme de l’action collective. En d’autres  
> termes, il se
> propose de comprendre comment et pourquoi les mouvements militants
> s’emparent de nouvelles techniques, en posant la question du rôle  
> des
> dispositifs techniques dans les pratiques militantes et en  
> interrogeant
> également les usages spécifiques que les militants peuvent en faire,
> contribuant peut-être à leur tour, quand ils ne les récusent pas,  
> Ã  les
> transformer. Ce colloque s’inscrit dans la longue durée, de la  
> Révolution
> française à  nos jours, ce qui permettra, nous l’espérons,    de  
> mettre en
> perspective les problématiques contemporaines liées à  
> l’Internet et, le
> cas échéant, de relativiser l’importance de la rupture que ce  
> nouveau media
> a introduite.
> L’approche du colloque consiste à partir des usages et des  
> pratiques. Il
> s’agit de s’interroger sur les usages des techniques comme  
> instruments de
> communication et de diffusion par les mouvements sociaux ou les  
> organisations
> militantes, de prendre en compte le rôle qu’a pu avoir la  
> technique dans
> la genèse et la forme des mouvements. Mais il ne faudra pas oublier  
> non plus
> les cas où elle devient enjeu de la mobilisation, objet même de la  
> pratique
> militante. En effet, il y a différents niveaux d’investissement  
> militant
> dans la technique : usage usuel des dispositifs, usage subversif et/ou
> détourné, expérimentation et inventivité dans l’ordre technique
> lui-même…
> La technique, instrument de communication et diffusion
> Plus concrètement, le télégraphe, les nouveaux procédés  
> d’imprimerie,
> l’introduction de la Ronéo, de la photocopieuse, le téléphone  
> bien sûr et
> plus récemment la caméra, l’émetteur radio, le fax, le mobile,  
> voir
> brièvement le Minitel et bien entendu Internet n’ont pas été sans
> conséquence sur les pratiques militantes. Qu’aurait été la  
> Révolution
> française sans le télégraphe, qui a pu jouer le rôle que l’on  
> sait dans
> l’arrestation du roi et dans les liaisons entre la capitale et les
> représentants en mission ? Pour prendre un autre exemple célèbre,  
> cette fois
> contemporain, le sous-commandant Marcos et le mouvement zapatiste  
> ont obtenu
> une notoriété mondiale grâce à l’usage précoce qu’ils  
> firent de
> l’Internet. Les militants ont toujours utilisé les techniques à  
> leur
> disposition pour leurs luttes. Cette utilisation a-t-elle en retour  
> transformé
> les luttes, a-t-elle joué un rôle dans l’évolution des  
> structures des
> mouvements (voir la problématique classique du journal comme «  
> organisateur
> collectif »), a-t-elle cristallisé des hiérarchies ou au  
> contraire permis la
> création d’espaces de dissidence ? Quel impact la technique a-t- 
> elle eu sur
> l’avènement, après l’ère de la propagande, de celle de la  
> communication
> ? La CGT des années 1960-1970, par exemple, forte d’une  
> expérience déjÃ
> ancienne et des ressources offertes par son ancrage chez les  
> techniciens du son
> et de l’image, renouvelle la gamme de ses moyens d’expression de  
> masse et
> explore la plupart des voies alors disponibles. La CFDT et ses  
> intellectuels «
> organiques » théorisent, à la fin des années 60, le rôle  
> possible de
> l’ordinateur dans les pratiques autogestionnaires. Dans les  
> années 86-88,
> des coordinations ont largement fait usage du fax et du Minitel (le  
> Minitel
> Alter), alors que les radios libres et/ou de lutte ont permis à des  
> grévistes
> ou autres acteurs du mouvement social de s’exprimer.
> La technique comme enjeu et mode d’action - La technique, objet du  
> politique
> Les technologies de communication et de production d’information  
> sont aussi
> parfois l’enjeu même de la mobilisation. Si, la plupart du temps,  
> il ne
> s’agit que de se servir des techniques et non d’agir sur elles,  
> quand bien
> même leurs usages ouvrent la voie à des transformations de fait,  
> il y a des
> cas de figure où la technique devient l’objet de l’engagement  
> politique.
> On pourrait dire, avec Simondon, que l’on contribue, en  
> s’appropriant et
> transformant les dispositifs techniques, à l’avènement d’une  
> culture
> technique universelle, qui ne serait plus source d’aliénation. Les
> expérimentations dans le domaine de la radio, dans le domaine du  
> logiciel
> libre, les expériences liées au Peer To Peer, diverses pratiques «
> hacktivistes » ne peuvent-elles pas être considérées comme  
> intrinsèquement
> politiques ? Ou dans un autre ordre, certains opposants aux procédés
> biométriques ne s’en prennent-ils pas, non aux techniques mais  
> aux usages
> sécuritaires qu’en font les pouvoirs ? Les pouvoirs ou forces de  
> l’ordre
> n’ont pas manqué d’agir ou réagir en affinant leurs propres  
> techniques de
> contrôle et/ou de répression, participant ainsi de cette  
> dialectique de
> l’usage. Il nous appartiendra, en l’inscrivant dans la durée,  
> d’en
> produire l’analyse, en partant de l’hypothèse que la technique  
> n’existe
> pas en dehors des usages sociaux qui en sont faits.

>
>
> Ce colloque est ouvert à toutes les disciplines des sciences
> sociales.
>
> Les projets de communication, qui ne devront pas dépasser 2 500
> signes, sont
> à envoyer à l’adresse mail suivante : fblum@??? avant
> le 15 juin
> 2008.
>
> Comité scientifique et de coordination : Françoise Blum (Centre  
> d’histoire
> sociale du XXe siècle), Christian Chevandier (Centre d’histoire  
> sociale du
> XXe siècle ), Geneviève Dreyfus-Armand (Bibliothèque de  
> documentation
> internationale contemporaine), Franck Georgi (Centre d’histoire du  
> XXe
> siècle), Fabien Granjon (Centre d’études sur les medias, les  
> technologies
> et l’internationalisation, Université Paris VIII), Sylvie Le  
> Dantec(Centre
> d’histoire sociale du XXe siècle), Isabelle Sommier (Centre de  
> recherches
> politiques de la Sorbonne), Danielle Tartakowsky (Histoire des  
> pouvoirs,
> savoirs et sociétés, Université Paris VIII), Rossana Vaccaro  
> (Centre
> d’histoire sociale du XXe siècle), Franck Veyron (Bibliothèque
> internationale contemporaine),    Michel Pigenet (Centre d’histoire  
> sociale du
> XXe siècle).

>
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Tommaso Vitale
Dipartimento di Sociologia e della Ricerca Sociale
Università di Milano Bicocca
via Bicocca degli Arcimboldi, 8
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tel: ++39.02 6448 7477
fax: ++39.02 6448 7561
skype: tomvita

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