[movimenti.bicocca] mobilitazione universitaria in francia

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Autor: gench
Data:  
A: Laboratorio sulla partecipazione politica e associativa del Dipartimento di Sociologia e ricerca sociale dell'Universita' degli Studi di Milano-Bicocca
Assumpte: [movimenti.bicocca] mobilitazione universitaria in francia
Salve a tutti/e!
Mi chiedo se interessa ai colleghi della penisola sapere un po' cosa
succede attualmente in francia col movimento studentesco. Vi incollo qua
sotto la presa di posizione dell'assemblea degli insegnanti della
Sorbonne (Paris-1), che solidarizza col movimento, raggiungendo altri
insegnanti mobilizzati, come a Paris-8, Paris-13, Lyon e altre. Il
conflitto sale, più della metà delle facoltà sono in sciopero, occupate
o bloccate, e le presidenze hanno iniziato ad usare il pugno di ferro,
ricorrendo (come lunedì a Tolbiac - Paris1) ad appelli a sindacati e
movimenti di destra per "togliere i blocchi". Nella mia facoltà dei
docenti hanno incitato la folla a tentare di forzare i picchetti di
sciopero, e ci sono stati diversi feriti (un resoconto di una docente
che ho pubblicato, potete leggerlo qui
http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=90296 ).
Le università vivono in un clima degno degli anni Pinochet e le
antisommossa sono dentro e fuori le facoltà, la polizia arresta studenti
mobilizzati nei corridoi, ecc..
Per maggiori informazioni sul movimento avete facilmente accesso via
inter ai resoconti delle AG delle facoltà e della coordinazione
nazionale, ma tutto é in francese. Im italiano per ora ho solo visto un
sito di studenti ( www.megafonorosso.it ) che traduce le prese di
posizione della coordinazione degli studenti...

Sperando di non avervi rubato troppo tempo , vi mando tanti saluti a
tutti, in particolare agli amici della bicocca (a quando il prossimo
SISP???? :-) )

Ciao
Simone Horat



L’assemblée générale des personnels de l’Université Paris 1, réunie à
l’appel de l’ensemble des organisations syndicales ce mardi 27 novembre
2007, a décidé d’exprimer son opposition à la loi de réforme de
l’université et d’appeler l’ensemble du monde universitaire mais aussi
l’ensemble des citoyens français soucieux de préserver une université de
qualité, ouverte, démocratique et autonome, à se mobiliser pour en
défendre les principes :

- _Démocratie de fonctionnement_ : contre la présidentialisation nous
affirmons la supériorité du fonctionnement démocratique pour préserver
la qualité pédagogique et scientifique de l’université ;

- _Compétence scientifique collective_ : contre les recrutements biatoss
et enseignants laissés au bon vouloir et aux appréciations personnelles
d’un président et de ses conseillers, nous réaffirmons la supériorité du
recrutement par les pairs dans le cadre des commissions de spécialistes ;

- _Gratuité des enseignements_ : contre la tentation de substituer les
diplômes d’université, dont les contenus et les modes de financement
sont laissés au bon vouloir de chaque établissement, nous exigeons que
les diplômes nationaux gratuits soient sauvegardés et que leur valeur
soit préservée par rapport aux autres par des dispositifs de
refinancements ;

- _Redistribution interne des financements de la recherche_ : contre la
subordination indirecte de l’université à travers des modes de
financements par sponsoring, donations et agences de moyens nous
exigeons la mise en place de structures démocratiques internes
permettant d’organiser de manière pérenne les refinancements et
péréquations entre disciplines, entre matières et entre types de
recherches.

- _Péréquation internuniversitaire des financements_ : contre le risque
de voir progressivement les financements privés se concentrer sur
certaines institutions à l’image prestigieuse ou commerciale nous
appelons à mettre en place un système national de péréquation
interuniversitaire pour la répartition des financements privés.

Pour atteindre ces objectif et défendre ainsi la valeur d’un système
universitaire de qualité, ouvert, démocratique et indépendant qui n’a
rien d’autre à envier aux écoles privées ou élitistes que leurs
financements privilégiés y compris de l’Etat, nous appelons à participer
au débat organisé à Jussieu de 12 h à 14 h jeudi 29 novembre et nous
appelons l’ensemble du monde universitaire et scientifique à se mobiliser :

1) à rejoindre les manifestations publiques organisées aujourd’hui et
dans les prochains jours ;

2) à diffuser des tracts et à faire de l’information systématique sur
les conséquences de cette loi au détriment de l’université ;

3) à organiser des ateliers de débats et de mobilisation ainsi que des
journées banalisées pour favoriser l’élaboration de dispositifs d’une
autre réforme de l’université ;

4) nous appelons l’ensemble des acteurs de l’université et notamment les
syndicats enseignants à effectuer un débrayage jeudi 29 novembre 2007 et
à déclencher un vaste mouvement de grève de tous les personnels le mardi
4 décembre 2007 ;

5) nous appelons tous les acteurs de l’université à se mobiliser pour
obtenir que le gouvernement s’engage à suspendre la mise en oeuvre de
cette loi.


Sorbonne, mardi 27 novembre 14 h. 15
-------- Message original --------
Sujet: [ancmsp] Dossier : mobilisation des universités
Date: Wed, 28 Nov 2007 01:09:25 +0100
De: Jérôme VALLUY <jerome.valluy@???>
Pour: ANCMSP <listancmsp@???>



*


*
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1. Assemblée générale des personnels de la recherche et de
l’enseignement supérieur


*Jeudi 29 novembre 2007 *
Campus Jussieu (M° Jussieu)
Amphi B3 - 12h00-14h00

A l’appel de comité local parisien de Sauvons la Recherche, et du
collectif Sauvons l’Université à l’origine de la pétition
www.sauvonsluniversite.com.

Alors que le mouvement étudiant contre la loi Pécresse se poursuit, il
est urgent que l’ensemble des personnels de l’enseignement supérieur et
de la recherche - et pas seulement les présidents d’universités - se
saisissent des questions essentielles posées par les réformes en cours.

La loi pour l’université, qui se met en place progressivement, confie au
seul président des pouvoirs exorbitants en matière de recrutement et de
rémunération des personnels notamment. Elle soumet les universités à une
logique de concurrence, tout en les mettant sous dépendance directe de
la commande publique et privée. Elle prépare le désengagement financier
de l’Etat de l’université, alors même que celle-ci subit une situation
matérielle et de sous-encadrement dramatique, et se trouve de ce fait
dans l’incapacité de remplir correctement ses missions.

Cette attaque contre l’université se double d’un processus en cours de
démantellement méthodique des organismes de recherche, et
particulièrement du CNRS, jugé trop autonome. Supplanté par l’ANR et
l’AERES - sous contrôle direct du ministère - en matière de financement
et d’évaluation des laboratoires, le CNRS va se voir bientôt privé de la
tutelle de ses unités de recherche, pour devenir une coquille vide.

Nous vous proposons de nous retrouver pour débattre de la situation
actuelle, des différentes initiatives en cours, et préparer une riposte
à la hauteur de ces menaces.

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2. Journée "Université critique pour tous " - Université Paris 8 - 1er
décembre 2007

Dans le cadre de la mobilisation pour l’abrogation de la loi dite «
Libertés et Responsabilités des Universités » et afin de favoriser
l’implication des personnels universitaires dans celle-ci, les
initiateurs de « l’Appel de Paris 8 » contre la LRU, - pétition qui à la
date du 26 novembre a déjà recueilli plus de 500 signatures-, organisent
une journée « Université critique pour tous » le samedi 1er décembre
2007, à :

Université Paris 8 Métro Saint-Denis Université (ligne 13) Amphithéâtre
D (bâtiment D) (plan sur le site internet de l’université :
http://www.univ-paris8.fr/article.php3 ?id_article=227)

Cette journée de réflexion et de mobilisation a vocation à aller plus
loin que la seule critique de la LRU et à envisager des réformes
alternatives. Elle s’organisera autour de courtes interventions de 20
minutes qui donneront lieu ensuite à des débats.

- 9h30-13h

La révolution managériale des universités en Europe

* La politique universitaire européenne Roser Cusso, maître de
conférences en sociologie, Paris 8

* Le financement des universités Frédéric Boccara, économiste, INSEE

* Le statut des personnels Cendrine Berger et Christophe Poret,
personnels BIATOSS Paris 8

Quelles missions pour l’université ?

* Le principe d’université comme droit inconditionnel à la critique
Plinio Prado, maître de conférences en philosophie, Paris 8

* La politique de la « qualité » dans les universités Sandrine
Garcia, maître de conférences en sociologie, Paris 9 (sous réserve)

Pause déjeuner

- 14-17h

Recrutements, pédagogie et réussite des étudiants

* Recrutement et rôle des enseignants chercheurs Xavier Dunezat,
professeur de sciences économiques et sociales en lycée, ancien
maître de conférences en sociologie (Lille 1)

* Evolution des formations et des diplômes Stéphane Bonnéry, maître
de conférences en sciences de l’éducation, Paris 8

* L’échec en premier cycle : une fatalité ? Stéphane Beaud,
professeur de sociologie, Ecole normale supérieure

La recherche et les services publics au péril de la marchandisation

* La perte d’autonomie de la recherche publique Cédric Lomba, Chargé
de recherche en sociologie, CNRS

* Marchandisation et services publics François Castaing, PRAG, UFR
TES, Paris 8

Vers le printemps des universités européennes

Cette journée « Université critique pour tous » a vocation à être le
prélude d’autres journées de réflexion. En effet, et grâce notamment à
la mobilisation étudiante contre la LRU, l’Université française est
entrée dans un intense processus de réflexion. Ainsi les pétitions,
textes de fond, initiatives relatifs au fonctionnement comme aux
missions de l’Université française se multiplient chaque jour. C’est
pourquoi les initiateurs de « l’Appel de Paris 8 » envisagent de monter
au printemps 2008 un colloque international rassemblant des
universitaires ainsi que des étudiants venant de différents pays
européens afin de faire le point sur les systèmes d’enseignement
supérieur et proposer des alternatives à l’échelle européenne.

Pour tout renseignement concernant cette initiative et la journée «
Université critique pour tous » écrire à : p8_contre_la_lru@???

Pour lire le texte de « l’Appel de Paris 8 » et signer la pétition :
http://contrelalru.webfmr.com


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3. Appel de l’université de Paris XIII

Nous, enseignants, chercheurs et personnels administratifs de
l'université de Paris 13, nous déclarons opposés à la loi Libertés et
Responsabilités des Universités, dite d' « Autonomie ». Nous ne nous
reconnaissons pas dans le soutien quasi sans faille de la Conférence des
Présidents des Universités (exprimé au mépris des nombreuses motions des
conseils condamnant cette loi). Certes, l'université est en crise et le
statu quo ne saurait nous satisfaire, mais loi LRU n'apporte pas de
réponses aux difficultés réelles de l'université. Plus grave encore,
elle en créera de nouvelles : elle accroît les inégalités entre les
établissements et s'attaque à la notion même de service public de
l'enseignement supérieur et de la recherche. Nos critiques s'articulent
autour de trois axes :

CONCENTRATION DES POUVOIRS : la loi LRU offre au président d'université
un arsenal de dispositions qui renforcent ses pouvoirs. Démocratie et
collégialité sont menacées par la réduction du rôle du Conseil
Scientifique et Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire, qui ne
seront plus que « consultés ». Le recrutement ne sera plus assuré par
des commissions de spécialistes mais par des comités de sélection ad hoc
désignés par le président, et dont les membres n'émaneront plus
exclusivement du champ disciplinaire concerné. Censés remédier au «
localisme » qui affecte beaucoup de recrutements actuels, ces comités de
sélection ne feront pourtant que renforcer les logiques de clientélisme
tout en perdant en légitimité scientifique et en collégialité. Le
président aura en outre un droit de veto sur les décisions finales de
ces comités.

RECOURS AU FINANCEMENT PRIVÉ : la loi LRU l'encourage par le biais de
fondations qui géreront des dons d'entreprises privées ou de
particuliers, des réductions d'impôts étant accordées pour un montant
représentant 60 à 66% des dons. Dans le même temps, le budget 2008
confirme le désengagement de l'Etat: les montants alloués au Crédit
Impôt Recherche augmentent massivement afin de financer la recherche
privée, aucune création de postes n'est envisagée. Que ce soit par ces
réductions d'impôts ou par le Crédit Impôt Recherche, l'Etat laisse
ainsi des intérêts privés répartir, sans aucun contrôle, une partie
significative du budget de la nation consacré à l'enseignement supérieur
et la recherche. Ce choix de financement signifie pour nous que derrière
l'annonce d'autonomie financière des universités se profile en fait la
menace d'une perte d'autonomie scientifique et pédagogique face à la
logique utilitariste des investisseurs privés. La course à ces
financements privés instaurera par ailleurs une mise en concurrence
d'établissements - et de formations entre elles en leur sein - alors que
tous n'ont déjà pas au départ les mêmes atouts. Ceci accentuera donc la
hiérarchisation, au lieu de tendre à rétablir une équité ainsi
qu'oeuvrer à une unification des moyens des formations post-bac (Classes
préparatoires/grandes écoles, universités, IUT, BTS).

REMISE EN CAUSE DES STATUTS DES PERSONNELS : la loi LRU renforce un
processus déjà amorcé pour les personnels BIATOS : individualisation des
carrières, arbitraire du pouvoir hiérarchique à travers l'instauration
de primes et modulations de service (après une évaluation sujette à
caution). La loi élargit également les possibilités de recrutement de
non-fonctionnaires (en CDD ou CDI) et par là même augmente la
précarisation des personnels, notamment des BIATOS, mais aussi des
enseignants-chercheurs désormais. Les présidents en mal de soutien
financier ou cherchant à compenser les sommes dépensées pour attirer les
« meilleurs » ne manqueront pas d'être tentés par ces possibilités
nouvelles, ou alors d’externaliser certains services de manière à
diminuer la masse salariale au profit du budget de fonctionnement.

Ensemble, nous refusons l’université qui nous est proposée. Nous voulons
une université avant tout publique et offrant les mêmes chances de
réussite à tous. Pour cela, l’Etat doit s’engager à la financer à la
hauteur des autres pays de l'OCDE. Nous ne rejetons ni la
professionnalisation ni la nécessité d'entretenir des liens avec le
monde du travail mais selon nous, l'université ne doit pas assujettir
ses missions aux demandes fluctuantes des investisseurs privés et des
employeurs. Elle doit rester un lieu de diffusion des savoirs et de la
connaissance, de développement de la recherche, ainsi qu’un lieu
d'émancipation intellectuelle et de promotion sociale.

En conséquence, nous nous engageons et appelons nos collègues de tous
statuts à participer activement à la mobilisation, aux côtés des
étudiants. Nous appelons également à la reprise d'assises de
l'enseignement supérieur dans tous les établissements, afin d'associer
étudiants et personnels à la réflexion sur les missions de l'université
et ses nécessaires évolutions. La réforme de l'Université ne peut en
effet s'envisager qu'après un large débat impliquant les communautés
scientifiques, et au-delà l’ensemble de la société française.

Sauvons l'université et construisons ensemble un autre projet !
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4. Résolution de l'assemblée générale
des personnels de Paris 1

L’assemblée générale des personnels de l’*Université Paris 1*, réunie à
l’appel de l’ensemble des organisations syndicales ce mardi 27 novembre
2007, a décidé d’exprimer son *opposition à la loi de réforme de
l’université *et d’appeler l’ensemble du monde universitaire mais aussi
l’ensemble des citoyens français soucieux de préserver une université de
qualité, ouverte, démocratique et autonome, à se mobiliser pour en
défendre les principes :

- _Démocratie de fonctionnement_ : contre la présidentialisation nous
affirmons la supériorité du fonctionnement démocratique pour préserver
la qualité pédagogique et scientifique de l’université ;

- _Compétence scientifique collective_ : contre les recrutements biatoss
et enseignants laissés au bon vouloir et aux appréciations personnelles
d’un président et de ses conseillers, nous réaffirmons la supériorité du
recrutement par les pairs dans le cadre des commissions de spécialistes ;

- _Gratuité des enseignements _: contre la tentation de substituer les
diplômes d’université, dont les contenus et les modes de financement
sont laissés au bon vouloir de chaque établissement, nous exigeons que
les diplômes nationaux gratuits soient sauvegardés et que leur valeur
soit préservée par rapport aux autres par des dispositifs de
refinancements ;

- _Redistribution interne des financements de la recherche_ : contre la
subordination indirecte de l’université à travers des modes de
financements par sponsoring, donations et agences de moyens nous
exigeons la mise en place de structures démocratiques internes
permettant d’organiser de manière pérenne les refinancements et
péréquations entre disciplines, entre matières et entre types de
recherches.

- _Péréquation internuniversitaire des financements_ : contre le risque
de voir progressivement les financements privés se concentrer sur
certaines institutions à l’image prestigieuse ou commerciale nous
appelons à mettre en place un système national de péréquation
interuniversitaire pour la répartition des financements privés.

Pour atteindre ces objectifs et défendre ainsi la valeur d’un système
universitaire de qualité, ouvert, démocratique et indépendant qui n’a
rien d’autre à envier aux écoles privées ou élitistes que leurs
financements privilégiés y compris de l’Etat, nous appelons à participer
au débat organisé à Jussieu de 12 h à 14 h jeudi 29 novembre et nous
appelons l’ensemble du monde universitaire et scientifique à se mobiliser :

1) à rejoindre les manifestations publiques organisées aujourd’hui et
dans les prochains jours ;

2) à diffuser des tracts et à faire de l’information systématique sur
les conséquences de cette loi au détriment de l’université ;

3) à organiser des ateliers de débats et de mobilisation ainsi que des
journées banalisées pour favoriser l’élaboration de dispositifs d’une
autre réforme de l’université ;

4) *nous appelons l’ensemble des acteurs de l’université et notamment
les syndicats enseignants* à effectuer un débrayage jeudi 29 novembre
2007 et *à déclencher un vaste mouvement de grève de tous les personnels
le _mardi 4 décembre 2007_* ;

5) nous appelons tous les acteurs de l’université à se mobiliser pour
obtenir que le gouvernement s’engage à *suspendre la mise en oeuvre de
cette loi*.


Sorbonne, mardi 27 novembre 14 h. 15
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5. Motion des enseignants chercheurs et enseignants de l’UFR LLPhi, Paris X

26 novembre 2007

Les enseignants chercheurs et enseignants de l’UFR LLPhi, Paris X,
réunis le 26 novembre 2007 estiment nécessaire, pour l’avenir des
étudiants et de l’Université, de prendre toute leur place et toute leur
responsabilité dans l’action engagée contre la LRU. Ils appellent à
l’ouverture d’ « Etats généraux » de l’Enseignement Supérieur, pour
proposer de vraies réponses aux maux dont souffre l’Université, pour la
mise en œuvre d’une autonomie redéfinie au service des missions de
l’Enseignement et de la Recherche. Ils appellent à saisir dans les jours
qui viennent toutes les opportunités d’action et de débat permettant de
combattre les aspects néfastes de la LRU :
- Journée d’action du 27 novembre
- Rencontres inter-universités en perspectives à l’initiative de Paris
8, Paris 7…
- Rencontres avec les étudiants sur les questions de pédagogie, de
professionnalisation, de financement des études. En effet, la LRU
bouleverse les institutions de l’université en concentrant le pouvoir
sur un Conseil d’Administration réduit comportant une forte
représentation des acteurs économiques et sur le Président élu en son sein.

Elle favorise l’accroissement du financement privé au travers de
fondations bénéficiant de larges cadeaux fiscaux.

Elle casse le statut des enseignants chercheurs en généralisant l’emploi
de CDD et CDI directement sous la responsabilité du Président, en
permettant la modulation des services sans référence nationale, en
supprimant les commissions de spécialistes élues chargées du recrutement
et en les remplaçant par des comités de sélection ad hoc dépendant
exclusivement de la direction de l’université.

Prétendant assurer l’autonomie des universités, la loi supprime en fait
son indépendance vis à vis des pouvoirs politiques et économiques.
Supprimant les cadres nationaux, elle permet que s’instaure le
clientélisme.

Facilitant les financements privés et le désengagement financier de
l’Etat, elle permet que les universités, dans leurs fonctions
d’enseignement et de recherche, passent sous la tutelle d’intérêts privés.

Elle organise la concurrence généralisée au sein du nouveau marché de la
connaissance.

Pour tous ces motifs, l’assemblée exprime sa condamnation de la loi LRU.
Elle réaffirme que l’organisation de l’université doit être fondée sur
la collégialité, dans le cadre de politiques nationales fixant les
objectifs de l’enseignement supérieur et de la recherche, assorties d’un
financement public à la hauteur des enjeux.

Motion adoptée par l’assemblée des enseignants de l’UFR du département
LLphi de l’Université de Nanterre Paris X réunie le 26 novembre 2007.
L’assemblée a réuni à partir de 12h30 plus d’une trentaine d’enseignants
chercheurs et d’enseignants. Le texte a été adopté à l’unanimité des
présents à l’issue de la réunion.


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6. Lyon, le 26/11/07
A l'attention des organisations syndicales


Chers camarades,

Nous nous adressons à vous au nom de l'assemblée générale des étudiants
de Lyon 2 (Bron) qui s'est réunie ce lundi 26 novembre. Nous étions
2.000. Voici la résolution qui a été adoptée.

Considérant que nous sommes mobilisés depuis 2 mois pour le retrait de
la LRU et la défense de nos diplômes nationaux ; Que lycéens,
enseignants et personnels nous rejoignent ; Que les méthodes d'action
employées jusqu'alors (blocages, manifestations décentralisées.) n'ont
pas permis d'obtenir l'abrogation de la LRU ; Que Pécresse explique
chaque jour que la LRU s'appliquera ;

Il ne nous reste qu'une solution : la MANIFESTATION NATIONALE AU
MINISTERE de tous les étudiants et lycéens, jeudi 29 novembre, chez
Pécresse, là où ça se décide.

Unité pour le retrait immédiat de la LRU !

Le 18 octobre, le 20 novembre, nous étions tous unis, avec les syndicats
de salariés. Face à la politique de division du gouvernement, nous
répondons par l'unité. Nous serons des milliers jeudi 29 octobre devant
le Ministère, comme les internes qui ont fait reculer le gouvernement il
y a quelques semaines.

Nous constatons, hélas, que le « blocage » n'a aboutit à rien.

Comme de très nombreux étudiants en France, nous pensons qu'il ne nous
reste plus qu'une solution pour faire reculer Madame Pécresse : aller
manifester à Paris au Ministère, jeudi 29 novembre.

C'est ce qu'a décidé l'Assemblée générale de Lyon-II, lundi 26 novembre.
C'est le principe qui avait été adopté par l'AG de Lyon-I il y a
quelques jours. C'est également ce qu'ont voté, hier lundi, les
assemblées générales d'Amiens, de Lille, de la Sorbonne, de Censier, etc.

Dans ces conditions, nous avons décidé de louer un car et de monter à
Paris jeudi 29. Si certains d'entre vous souhaitent nous accompagner,
nous en serions très honorés.

Nous allons dès aujourd'hui nous adresser aux étudiants, aux lycéens,
aux organisations syndicales et à la population pour qu'ils nous aident
à réunir la somme de 2300 euros nécessaire à payer le car. Si vous le
souhaitez, vous pouvez également contribuer pour nous aider à rassembler
cette somme. Chaque souscripteur recevra un reçu accompagné de la
photocopie de la facture du car, car nous estimons nécessaire de rendre
des comptes.

Nous vous remercions d'avoir prêté attention à ce courrier. Recevez,
Madame, Monsieur, nos salutations distinguées.

Pour le comité unitaire, Grégoire Privolt, étudiant à Lyon-II
Pierre-Axel Monternier, étudiant à Lyon-I Guillaume Thénoz, étudiant à
l'IEP (Lyon-II)

Pour le soutien financier : chèques à l'ordre de Guillaume Thénoz (qui a
loué le car) 0678476205 - e-mail : thenoz.guillaume@???
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7. L’appel de l’université de Paris VIII

Vincennes-St Denis

Vendredi 16 novembre 2007

Nous, enseignants-chercheurs, chercheurs et membres du personnel de
l’université affirmons notre opposition catégorique à la loi dite LRU,
notre soutien plein et entier à la mobilisation étudiante et notre
participation à ce mouvement.

Sous couvert « d’autonomie » (de gestion, mais ni intellectuelle ou
scientifique) et afin notamment de favoriser la constitution de « pôles
d’excellence » susceptibles d’améliorer la place des universités
françaises dans le dérisoire « palmarès de Shanghai » (ou dans la course
pour attirer les meilleurs « cerveaux »), cette réforme, d’inspiration
manageriale, vise à amplifier la concurrence entre établissements du
service public d’éducation et de recherche, laquelle risque à terme de
transformer la majorité d’entre eux en « collèges » universitaires
limités au niveau de la Licence, ainsi qu’à déléguer à ces
établissements le soin de gérer le désengagement croissant de l’Etat
concernant leur financement.

Ainsi, et pour faire face à une crise financière déjà présente, ces
établissements sont fortement incités à se lancer sur le modèle, -
apparemment indépassable- , des grandes écoles de commerce et de
sciences politiques, dans la course aux fonds privés qui, par le biais
des déductions d’impôt, deviennent une des portes de l’accès aux
ressources publiques. De même, le recrutement de personnel non
statutaire est vivement encouragé. En effet, la réforme anticipe les
difficultés financières auxquelles seront nécessairement confrontées les
universités qui ne parviendront pas à capter les ressources privées et
publiques en les autorisant à recruter un personnel (enseignant,
chercheur et administratif) sans statut. Nul doute qu’avec ces
possibilités nouvelles de recruter sous contrats, les fonctionnaires
seront de moins en moins nombreux dans les universités. Enfin, cette
réforme aboutira inéluctablement à une augmentation progressive des
droits d’inscription. Comme les collectivités territoriales aujourd’hui
contraintes d’augmenter les impôts locaux si elles veulent se donner les
moyens de mener une politique propre, les établissements qui
n’intéressent pas directement le marché de l’emploi privé seront à terme
nécessairement conduits à sélectionner leurs étudiants, et /ou à les
solliciter financièrement au travers d’une augmentation généralisée des
droits d’inscription (on parle de montants tournant autour de 3.000 /
4.000 euros). Cette augmentation, - officiellement repoussée pour des
raisons essentiellement tactiques – est d’ailleurs réclamée par les
parlementaires de l’UMP, comme par la Conférence des présidents
d’université (CPU).

Sous couvert de « bonne gouvernance », qui ouvre également la porte à
une évaluation du personnel par les « résultats » dont l’efficacité est
loin d’être prouvée, cette réforme, - réclamée elle aussi fortement par
la CPU-, balaye le principe de collégialité ayant traditionnellement
cours à l’université et réduit considérablement le pouvoir des
disciplines dans les recrutements. A ce titre, elle représente une
régression tant démocratique que scientifique. En effet, elle augmente
considérablement le pouvoir des présidents d’université transformés
alors en autant de petits chefs d’entreprise ayant la haute main sur «
leur personnel ». Ainsi, et au travers notamment de la disparition des
anciennes « commissions de spécialistes » et de leur substitution par
des « comités de sélection » /ad hoc/ dont les membres sont proposés par
le président, - comme du droit de veto de ces derniers sur les
recrutements- , les futurs présidents exerceront un contrôle
particulièrement étroit sur le recrutement de leurs «chers collègues».
Présentés comme un remède au « localisme » qui affecte beaucoup de
recrutements actuels, ces comités de sélection ne feront pourtant que
renforcer les logiques de clientélisme. A cela s’ajoutent d’autres
instruments de « domestication » du personnel, comme par exemple la
définition de la répartition des obligations de service des
enseignants-chercheurs entre enseignement, recherche et administration
par le Conseil d’administration, la délivrance de primes par le
président, la création de « dispositifs d’intéressement », le
recrutement en CDI ou en CDD de personnels administratifs ou
enseignants, /etc./

Cette réforme contient donc une remise en cause du statut national de
l’ensemble des personnels universitaires. Concernant les
enseignants-chercheurs, elle est manifestement le prélude à la réforme
de leur statut préconisée par Bernard Belloc, lequel est d’ailleurs
conseiller de l’Elysée pour les affaires universitaires. Dans son
rapport, celui-ci proposait notamment de dissocier les activités
d’enseignement et de recherche en créant un nouveau corps d’enseignant
du supérieur faisant deux fois plus d’heures d’enseignement que les
autres. Cette dissociation de l’enseignement et de la recherche, qui
permettra notamment au ministère de « faire plus avec moins » pour
reprendre une expression chère aux consultants, est congruente avec la
division, hiérarchisation accrue des établissements évoquée plus haut et
représente aussi une régression scientifique sans précédent. Car ce qui
fait le caractère universitaire d’un enseignement, c’est qu’il soit
délivré par des enseignants qui sont aussi des chercheurs.

Concernant les critères d’évaluation des universités et leurs nouvelles
missions « d’orientation et d’insertion professionnelle », l’évaluation
à l’aune de la réussite aux examens des étudiants aura probablement deux
conséquences : les facultés tenteront de recruter prioritairement les
étudiants qui ont le plus de chances de réussir leurs études (c’est le
modèle déjà suivi par l’université Paris IX Dauphine) et/ou abaisseront
le niveau d’exigence aux examens. Les étudiants les moins « rentables »
seront donc « réorientés », -bien évidemment pour « leur bien »-,
notamment au travers du nouveau dispositif « d’orientation active ».
Quand à l’évaluation de la rentabilité par les taux d’insertion
professionnelle de leurs étudiants, elle devrait logiquement inciter les
universités à se mettre au diapason des discriminations qu’opèrent
beaucoup d’entreprises lorsqu’elles embauchent. De ce point de vue, il
deviendra problématique d’accueillir massivement, comme le fait
aujourd’hui Paris VIII, les jeunes issus de l’immigration, les
étrangers, ainsi que les jeunes filles, qui sont plus discriminés sur le
marché de l’emploi (souvent quel que soit leur taux de réussite au
diplôme). Mais chacun et chacune pourra ensuite librement saisir la
HALDE (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour
l’égalité)… Notre université risque donc de ne plus être un lieu de
formation, mais un simple centre de tri.

Loin d’apporter une solution aux problèmes actuels de l’université
française, cette réforme contribuera notamment à amplifier les
inégalités sociales devant les études supérieures au nom d’une
philosophie qui fait de la concurrence un garant de l’adaptation aux «
besoins » des publics. Ainsi, la démocratisation de l’université
(partielle et limitée, mais néanmoins bien supérieure à celle de ces
établissements déjà très « autonomes » que sont les grandes écoles) ne
sera pas renforcée dans le sens d’une démocratisation des « résultats »
(accès de tous à toutes les filières, tous les établissements, et au
même niveau d’exigence), mais dans l’accès à un plus grand
accompagnement vers le marché de l’emploi, au travers notamment de la
généralisation des dispositifs précoces de « professionnalisation » et
de la politique des stages (rarement rétribués…). Cette
professionnalisation est d’ailleurs souvent présentée comme la panacée
universelle censée répondre aux maux de l’université, comme à la demande
sociale. Pourtant, il n’y a pas de véritable réflexion sur l’acquisition
des savoirs génériques qui permettent ensuite les reconversions et la
reprise d’études « tout au long de la vie ». De même, l’importance de la
recherche est souvent soulignée par nos gouvernants (c’est le thème
européen et sans cesse rebattu de « l’économie de la connaissance »).
Mais au travers de la politique dite des « pôles d’excellence »,
celle-ci est vouée à devenir le privilège d’une minorité
d’établissements, comme d’enseignants-chercheurs. Et on observe
qu’alors, il s’agit d’une recherche de plus en plus instrumentalisée,
phénomène notamment souligné par le mouvement SLR. De même, l’« échec »
en 1^er cycle n’est pas considéré à la lumière du financement
insuffisant par étudiant (pourtant attesté dans les comparaisons
internationales) comme des problèmes économiques rencontrés par certains
groupes sociaux pour étudier, mais comme un besoin d’une meilleure «
orientation ». Ce qui permet alors de déplacer la responsabilité des
problèmes économiques et d’emploi vers l’université et par là-même de
culpabiliser les enseignants-chercheurs défendant l’autonomie de la
recherche. Enfin, la pénurie matérielle chronique dans laquelle sont
plongées les universités françaises (voire même leur misère, si on les
compare aux universités étrangères) n’est pas prise en compte non plus,
ce que souligne bien le dernier budget de l’enseignement supérieur.

Contre cette remise en cause frontale du service public d’enseignement
et de recherche, - et cynique, car s’opérant souvent au nom des intérêts
supposés des étudiants et plus spécialement de ceux d’origine populaire
auxquels par exemple certains économistes « équitables » voudraient
faire croire qu’il est finalement de leur intérêt d’avoir des frais
d’inscription beaucoup plus élevés - , il faut rappeler sans cesse la
nécessaire pluralité des missions de l’Université, que sont notamment
l’élaboration et la transmission des connaissances, le développement de
la recherche comme de l’esprit critique et l’élévation générale du
niveau de formation de la population. Celles-ci ne se résument donc pas,
- comme voudrait le faire croire l’opinion économiciste dominante- , à
la production d’une main d’œuvre immédiatement prête à l’emploi sous
prétexte, et profitant du fait qu’elle a, certes, besoin de travailler.
Chaque université a vocation à être un foyer scientifique et culturel
vivant ouvert à tous, et notamment aux enfants de la démocratisation
scolaire particulièrement nombreux dans notre université qui doivent
continuer à y trouver un lieu d’émancipation intellectuelle, comme de
promotion sociale. Et de fait, il n’y aurait pas de raisonnement plus
méprisant que celui consistant à dire que ces jeunes sont tout juste
bons à être précocement « professionnalisés » dans des universités de
seconde zone, avec peu de recherche, et sous financées, tandis que
d’autres, parce qu’ils sont bien nés, auraient le privilège de
bénéficier d’une formation généraliste de haut niveau et tournée vers
l’international, sur le modèle notamment des grandes écoles françaises,
dont les budgets par étudiant n’ont, - faut-il encore le rappeler ?-,
rien de comparable avec ceux des universités…

En conséquence, nous appelons nos collègues à se mobiliser, à ne pas
pénaliser les étudiants au niveau des examens pour leur participation au
mouvement, et surtout à y participer activement eux-mêmes, notamment en
invitant les étudiants à réfléchir avec eux aux missions de
l’université, comme à la fabrication des prochaines maquettes
d’enseignement dans le cadre de la campagne d’habilitation dite du LMD2.
L’université que nous voulons est d’abord celle des étudiants, des
enseignants-chercheurs, chercheurs et de tous les personnels qui y
travaillent, et non celle rêvée par les entreprises



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8.Communiqué de la Confédération des Jeunes Chercheurs (CJC)
Paris, le 26 Novembre 2007– Communiqué de presse


*La loi LRU laisse de côté le développement des carrières académiques*

Paris, le 26 novembre 2007 – Communiqué de presse

De nombreuses et importantes évolutions dans la gestion des universités
et des organismes de recherche se profilent, et certaines ont déjà été
inscrites dans la loi (loi LRU). Parmi ces évolutions, les modalités de
recrutement des docteurs sont extrêmement préoccupantes.

Dans le cadre des chantiers "Jeunes chercheurs" et "Carrières" déployés
par Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la
recherche, la CJC rappelle son attachement à l’amélioration des
pratiques de recrutement dans l’enseignement supérieur et la recherche,
afin que les changements en cours ne soient pas préjudiciables aux
perspectives d’avenir offertes aux jeunes chercheurs se destinant à une
carrière académique.

Ainsi l’augmentation des possibilités de recrutement de chercheurs ou
enseignants-chercheurs sur des contrats à durée limitée, l’absence de
création de nouveaux postes d’enseignants-chercheurs fonctionnaires, le
recrutement de fonctionnaires "au fil de l’eau" par les universités,
hors des procédures nationales ou le remplacement des commissions de
spécialistes sont autant d’éléments susceptibles de dégrader la
situation des jeunes chercheurs.

La CJC rappelle que la précarité induite par la trop forte proportion de
CDD parmi les postes proposés aux jeunes chercheurs nuit fortement à
l’attractivité de la recherche et l’enseignement supérieur. Elle conduit
également à une désaffection visible des filières menant à ce secteur
d’activité. La CJC souligne de plus que la perspective d’enchaîner des
contrats à durée déterminée ne permet pas aux chercheurs et
enseignants-chercheurs d’avoir une vision à long terme de leur carrière
ni de s’insérer convenablement dans la société (les prêts immobiliers
bancaires leur étant, par exemple, difficilement accessibles). Le
recours massif aux CDD est de plus dommageable aux activités de
recherche dont l’effort doit être maintenu sur le long terme.

À ce titre, la mobilité avant recrutement sur un poste stable, de plus
en plus imposée aux jeunes chercheurs, est symptomatique. La CJC
propose, à l’inverse, de construire une politique de mobilité non plus
avant mais après embauche sur un poste stable. Cette stratégie serait
bien plus profitable à la fois pour le chercheur et pour son employeur,
la mobilité pouvant alors réellement s’inscrire dans le cadre d’un
projet scientifique et professionnel cohérent et durable, à toutes les
étapes de la carrière.

Par ailleurs, la CJC insiste pour que les changements dans les modalités
de recrutement du personnel enseignant-chercheur universitaire soient
l’occasion d’améliorer les procédures, la transparence et les garanties
d’égalité des chances de tous les candidats, notamment en prenant mieux
compte des candidatures des nombreux docteurs expatriés. À ce titre, les
nouvelles mesures de recrutement dites "au fil de l’eau" et la
composition des commissions de recrutement ad hoc méritent d’être
davantage discutées et précisées et devront être particulièrement
encadrées lors de leur mise en place au sein des établissements.

Mise en lien :
http://cjc.jeunes-chercheurs.org/positions/communique-2007-11-26.pdf
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9.Pour une réforme progressiste de l’université

Par Philippe Corcuff, le 25 novembre 2007
Tribune parue dans Le Monde du 23 novembre 2007

Courbés sous le joug de l’autorité, autant que vous le permet la
flexibilité de votre échine ; péniblement serrés dans une forme de
pensée artistement imaginée (...) à force d’avoir plié sous les plans
d’autrui, à force d’avoir obéi à tous les besoins du corps" : c’est
ainsi que Fichte décrivait en 1793 les conservateurs allemands, en homme
des Lumières, dans ses Contributions pour rectifier le jugement du
public sur la Révolution française. Il y a là quelque analogie avec le
conservatisme new look de sept présidents d’universités parisiennes
("Défendre l’université", Le Monde du 15 novembre). Prenant la défense
de la loi Sarkozy-Pécresse du 10 août, ces derniers oublient de préciser
qu’un de ses traits - et un de ses défauts - majeurs est d’augmenter
démesurément leurs pouvoirs. Véritables managers à la tête de conseils
d’administration resserrés et affadis, ils pourront, directement ou par
l’intermédiaire des CA, embaucher des contractuels, disposer d’un droit
de veto sur le recrutement des enseignants-chercheurs statutaires,
"moduler" les services de ces enseignants-chercheurs, traiter avec les
pouvoirs locaux et les entreprises, etc.

Nos universitaires d’en haut ont oublié que l’esprit des Lumières
supposait un minimum de distance critique à l’égard de ses appétits de
pouvoir et de ses intérêts les plus étroits. Quand des grains de sable
cheminots font grincer la machine à contre-réformes néolibérales, on
parle d"archaïsme corporatiste". Quand une infime couche bureaucratique
promeut ses privilèges, contre le reste des collectivités
universitaires, on parle de "modernité" et d’"intérêt général". Ainsi
vont les mécanismes d’auto-illusion ! Nos concitoyens ne savent sans
doute pas que les universitaires empruntant la filière administrative
des présidences d’université ont largement décroché des tâches
d’enseignement et surtout de recherche, devenant les moins compétents
pour les évaluer.

On nous vante une réforme "libérale" en capacité d’"ouvrir" des
universités effectivement en crise, mais on confectionne un monstre
institutionnel, fondé sur l’alliance de l’arbitraire bureaucratique et
du marché, cumulant leurs inconvénients respectifs.

La sagesse du libéralisme politique puisée dans Montesquieu ("Pour qu’on
ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses,
le pouvoir arrête le pouvoir", De l’esprit des lois, 1748) est balayée
au profit de présidents omnipotents. Clientélisme et localisme, qui
constituent déjà des maux quotidiens du fonctionnement académique, s’en
trouveront renforcés. Les spécificités des biens publics que sont la
recherche et l’enseignement seront aplaties au profit d’un
néolibéralisme d’imitation (les critères du management capitaliste) et
de liens renforcés avec les logiques marchandes. L’acquisition par les
étudiants de capacités critiques et de ressources polyvalentes,
outillant la préservation de leur dignité personnelle face aux
contraintes et aux aléas du marché du travail, ira en déclinant au
profit d’un ajustement de courte vue à des besoins économiques instables.

Il est vrai qu’on aurait tort de parler d’"ultralibéralisme" et de
"privatisation". Certains discours gauchistes confondent la radicalité
de la critique avec son niveau sonore et ses excès rhétoriques. Prenons
plus sérieusement les choses à la racine : cette contre-réforme
s’inscrit dans un cadre "blairiste" de mise en oeuvre soft de la
dérégulation, plutôt qu’ultralibéral à la Thatcher-Reagan. L’université
demeurera globalement publique, mais avec comme modèles et comme
partenaires les entreprises privées. Tant le rapport Attali de 1998,
pour un modèle européen d’enseignement supérieur, que le rapport Espéret
de 2001, sur la nouvelle définition des tâches des enseignants et des
enseignants-chercheurs dans l’enseignement supérieur français,
anticipaient dans les cartons socialistes de telles orientations.

Il y va ici d’une analyse moins fantasmée du "sarkozysme" : non pas un
"ultralibéralisme" aux tendances "fascistes", comme dans certaines
caricatures ridicules et peu opératoires, mais un social-libéralisme
sécuritaire, recourant, par démagogie électoraliste, à une xénophobie
subliminale (batailles symboliques autour du lien "identité nationale" -
"immigration" et du test ADN pour les étrangers, marketing du "chiffre"
dans la chasse aux sans-papiers).

Contre l’entente de la bureaucratie et du marché, une nouvelle alliance
de la logique de service public, des prudences du libéralisme politique
et des lucidités de la critique libertaire de la bureaucratisation
devrait pouvoir nourrir une réforme progressiste de l’université. Les
gauches altermondialistes et radicales ont la parole, puisque la gauche
officielle ne sait plus opposer des réformes émancipatrices aux
contre-réformes.

Philippe Corcuff est maître de conférences de science politique à l’IEP
de Lyon.
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10.Flux des dépêches de "Sauvons La Recherche" (SLR)

*
*

*Mercredi 28 novembre* à Lille De 12h à 14h Amphi Gosselet batiment SN1
à Lille1 M°Cité Scientifique Cette assemblée a pour but de discuter de
ces propositions et a vocation à déboucher sur le vote d¹une plate-forme
de revendications qui adresse un signal fort à l¹opinion et au
gouvernement. La presse est chaleureusement invitée à participer à cette
manifestation.

*Vendredi 23 Novembre 2007* à Montpellier : La projection du film
"Université, le grand soir" et débat Vendredi 30 Novembre à 19h, dans un
amphi de l’université de Lettre de Montpellier devant étudiants et
personnels de recherche et d’enseignement supérieur.

*Vendredi 23 Novembre 2007* Nouvelles d’Amiens : L’ensemble de
l’Université est actuellement bloqué. Les personnels suivent, assez
péniblement, pétition en ligne. AG lundi 26 pour les étudiants, mardi 27
pour les personnels, appel à manifestation mardi 27. Organisation d’une
soirée débat autour du film "Université : le grand soir", jeudi 29.
http://clubdelapresse-pic.over-blog.com/article-13991816.html

*Vendredi 23 Novembre 2007* Nouvelles de Tours : Une journée de
mobilisation est prévue mardi prochain, le 27 novembre 2007 et notamment
une AG le matin à 10h30 aux tanneurs à Tours pour parler d’une
éventuelle manifestation.

*Mercredi 21 et Jeudi 22 Novembre 2007* à CAEN :
- Mercredi 21 : AG de la présidente avec proposition de remplacer le
blocage par des journées banalisées.
- Jeudi 22 : AG étudiante, blocage de la fac voté jusqu’a mardi (vote
toute les semaines)
- Jeudi 22 : Manif étudiants et lycéens (700 étudiants et beaucoup de
lycééns : 2500 en tous selon les représentants étudiants)
- Jeudi 22, Organisation d’une AG par un collectif des personnels (150
personnes) : - Election du bureau - Présentation de la loi LRU -
Opposition à la loi qui considère l’université comme une entreprise
privée - Défense de l’université en temps que service public - Crainte
de l’affectation partiale pour les recrutements, évaluations, primes, ..
avec la minimisation des pouvoir des conseil autres que le CA et la
disparition des commission de spécialistes. - Constitution d’un groupe
de travail - Vote pour des actions reporté à l’AG de lundi 26 à 13
heures, avec un appel à la mobilisation par les présents (1 personne
amène une personne)

Bonsoir, ici Robert Capa qui tape sur sa vieille Remington les
compte-rendus du débarquement sur la grève (...) le 20 Novembre et rend
compte de l’activité des FFR (Forces Françaises de la Recherche) dans
les cortèges :

*Mardi 20 Novembre 2007 22h00*
- Nouvelles d’Utah Beach-Toulouse. Gros cortège de 400 personnes
rassemblées par SLR, Toulouse la rose a su exprimer sa colère en rouge
et noir. Nos troupes ont distribué 3000 tracts d’information aux
passants de la cité gasconne, et même aux mémés qui aiment la castagne.

*Mardi 20 Novembre 2007 21h00*
- Nouvelles d’Arromanches- Paris - Malgré la pluie plusieurs centaines
de manifestants se sont pressés derrière la banderole SLR, arborant des
uniformes flanqués du logo de notre force combattante. Après avoir
failli se faire réduire en bouillie par les camions de la CGT-RATP, le
cortège s’est éparpillé vers d’indispensables grogs.

*Mardi 20 Novembre 2007 20h00*

- Nouvelles de la capitale des gaules de notre agent Hérisson (Alias
Mylène Pardoen).

Voici des nouvelles de *Lyon* (vu sous la bannière de Lyon2, donc plutôt
côté étudiants). La manifestation était importante (les chiffres
annoncés donnent entre 12 et 15000 participants). Les étudiants étaient
nombreux et il n’y avait pas que l’UNEF. En effet, ils étaient venus en
nombre se glisser dans le cortège, placé un peu avant les bannières des
SLR (mais ils n’ont pas tenté le rapprochement). Leurs revendications
portent sur la suppression de la LRU (d’autres nouvelles de plus en plus
alarmantes nous arrivent d’autres université, comme à Nice où le
département de Musicologie voit sont budget amputé de 40%).

la manifestation a commencé à dérouler son ruban vers 10h30 (les
cheminots ouvraient la route) et nous sommes arrivés Place Bellecour
vers 13h30. L’ambiance bonne enfant était bercée par les percussions des
musico. On a eu de la chance : bien qu’il y ait du vent (et quel vent
!), la pluie prévue a daigné attendre. Des nouvelles complémentaires
seront données par Jean Moulin (Alias Olivier Dezellus)

*Mardi 20 Novembre 2007 19h00*

- Nouvelles d’Omaha Beach (Alias *Marseille*). Le débarquement de
Provence a eu lieu sur la canebière : Très gros cortège : estimation
60-80 000 manifestants. Le cortège enseignement
supérieur-recherche-étudiant a mis près de 2 heures (...) avant de
pouvoir démarrer. Le parcours était le parcours long des grosses manifs
(pour ceux qui connaissent : Canebière-cours
Lieutaud-Préfecture-Castellane-Périer). TRES GROS cortège Enseignement
Sup-Recherche-Etudiants (Un des plus gros après ceux de Janvier-Mars
2004) : environ 1500-2000 personnes. Etudiants hyper-motivés et sur des
positions très dures (Insurrection ...) dont beaucoup n’avaient rien à
voir avec les pb étudiants ou la loi LRU, menés par Sud-Etudiants
(extrême-sud même). Il y avait même pas mal d’étudiants du campus de
Luminy qui sont en général les derniers à bouger en Sciences. Beaucoup
d’AGs cet AM. A mon avis, ca va se durcir ... Beaucoup de gens se sont
mobilisés grâce au site SLR et après l’AG de St Charles de Vendredi
dernier ... Le diaporama est attendu partout (par ceux qui l’avaient vu
déjà vu à St Charles) avec grande impatience pour des AG de labo !!!

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*Lundi 19 Novembre 2007 15h00*

Nouvelles complètes de *Lyon*, la capitale des Gaules et de la
Résistance de l’agentHérisson (Alias Mylène Pardoen) L’université Lyon2
(campus des quais) était fermée depuis jeudi 17h (fermée de chez
fermée). Aujourd’hui, 12h, nous croyions pouvoir retrouver notre
université : il n’en est rien. Seul est ouvert un périphérique restreint
autour du plus petit amphi qui puisse exister sur le campus (partout des
agents de sécurité pour garder..... les grilles qui ferment les autres
bâtiments). Malgré les demandés réitérées, le Président refuse d’ouvrir
un plus grand amphi (alors qu’il en existe d’autres plus vastes). Au
résultat : près de 300 personnes dehors (étudiants, nombreux, personnels
enseignants et administratifs). En fait, il fait tellement froid que le
"public" entre et sort sans arrêt (donc impossible de savoir combien
d’étudiants sont au juste présents). Le débat ne peut avoir réellement
lieu (le micro ne tourne que dans l’amphi qui contient environ 100 à 150
personnes. Nombre d’étudiants sont écoeurés (ils venaient pour
s’informer : dans les conditions offertes par le Président Journès c’est
difficile). Les différentes AG prévues (par facultés ou département) ne
peuvent avoir lieu - le campus n’est pas bloqué (action étudiante) mais
banalisée (action de l’équipe présidentielle). Mais le résultat est le
même. La sémantique, ça sert !!!! Depuis le début de crise, il faut
mettre en avant les faits suivants : Que ce soit sur les quais ou à
Bron, la police est intervenue pour évacuer des étudiants calmes qui
n’ont opposés aucune résistance (sur les quais par exemple 80 CRS pour
80 étudiants). La BAC sillonne les campus pour prendre des photos. A
Bron, les locaux d’associations et de syndicats étudiants ont été vidés
et déménagés (sans avertissement aucun des responsables).

Pour le reste : Demain c’est la manifestation (10h30, place Jean Macé),
et des AG sont prévues dans l’après midi (on espère tous qu’elles se
feront dans de meilleures conditions). Mercredi devrait se dérouler un
vote électronique pour connaître la position des étudiants quant à la
poursuite (ou non) du mouvement.

- Nouvelles d’Arromanches (Alias *Paris*) Où le Général Einsenhower
(Alias Alain Trautmann), le héros et le hérault de la campagne de 2004
coordonne l’action. La manifestation du 20 novembre partira de la place
d’Italie à 14h pour se diriger vers les Invalides via les Gobelins et
Port-Royal. L’enseignement sup et la recherche seront en fin de
cortgège. RV SLR, à 15h, place Denfert-Rochereau, à l’entrée de l’avenue
Denfert-Rochereau.

Nouvelles d’Omaha Beach (Alias *Marseille*). Le débarquement de Provence
n’aura pas lieu au Rayol come en 1944 mais directement à Marseille sur
la canebière : RDV demain matin 9h45 devant l’IUFM de la Canebière avec
vos banderoles, badges "sauvons la recherche" et autres. Manif joyeuse
et en blouses souhaitée .... Nous intégrerons le cortège avec les
étudiants et les personnels des facs

- Nouvelles d’Utah Beach (Alias *Toulouse*) : rendez-vous à
Saint-Cyprien à 14h. La duchesse de Jeandel en personne devrait diriger
le débarquement sur la grève.

Nouvelles d’*Orléans* : Le rendez-vous est fixé le 20 novembre à 10h30
Place de la Cathédrale.

Nouvelles de *Caen* : Départ 10H30 à CAEN, place St pierre

Nouvelles d’*Angers*, le rassemblement est demain matin à 10H30 place
Imbach sous la bannière "Enseignement Supérieur"

Les nouvelles de la pointe du Hoc (alias Brest et grand ouest) sont
attendues Aucune nouvelle du front de l’est et du front du Nord pour le
moment.

*Lundi 19 Novembre 2007 12h00*

Nouvelles de *Lyon*, la capitale des Gaules et de la Résistance où nos
agents Jean Moulin (Alias Olivier Dezellus) et Hérisson (Alias Mylène
Pardoen) s’activent A Lyon2, l’université est toujours fermée. Mais les
futurs dégâts de la LRU se font déjà sentir. Dans les petites filières
(non rentables telles celles de Musicologie, Arts du spectacle), les
restrictions d’heures (coupe sèche en cours d’année scolaire) risquent
d’entraîner à très court terme leur disparition. D’autres nouvelles
concernant le débarquement du 20 sont attendues.

Source : http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article1752
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11.Les présidents d’université ne parlent pas en notre nom


*Appel à la communauté universitaire*

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*Les présidents d’université ne parlent pas en notre nom
Pour une université collégiale*

Depuis le début du mouvement étudiant contre la loi réformant les
universités, dite « loi Pécresse », il est frappant de constater à quel
point est massivement présente, dans les témoignages recueillis par les
journalistes, la parole des présidents d’université. Etant admis qu’une
communauté universitaire comprend pour l’essentiel trois composantes
(étudiants, enseignants-chercheurs et personnels administratifs et
techniques), tout se passe comme si, pour connaître l’avis des deux
dernières catégories, le seul avis des présidents d’université
suffisait. Certes, ceux-ci sont élus parmi leurs pairs enseignants, mais
la légitimité de l’élection n’en fait pas pour autant sur tous les
sujets et à tout moment les uniques représentants des centaines
d’enseignants et de membres du personnel de chaque université. Et ce
d’autant moins que la loi en question est un curieux hybride d’idéologie
néo-libérale et d’aspirations dominantes au sein de la CPU (Conférence
des présidents d’université), qui ne datent pas de l’élection de Nicolas
Sarkozy – aspirations partagées par des présidents de bords politiques
différents, la fonction tendant à transformer la personne. La CPU semble
ainsi s’arroger un nouveau rôle en transformant une instance autrefois
quasiment informelle en un véritable lobby aspirant à jouer le rôle de
premier interlocuteur des ministères successifs. En montant en première
ligne pour défendre la loi Pécresse, la CPU se présente comme principale
garante des intérêts et de la liberté de la communauté universitaire
alors qu’elle défend en réalité la seule autonomie des présidents
d’établissements. En effet, si les risques que fait courir aux
universités la nouvelle loi sont nombreux (paupérisation de certaines
universités par l’introduction du budget global, désengagement financier
de l’État, remise en cause des statuts de certains personnels par
l’extension du domaine de la contractualisation, remise en question à
terme du cadre des diplômes nationaux, développement d’une concurrence
sauvage entre les universités et entre les disciplines, etc.), le
principal d’entre eux - et le moins commenté - réside sans doute dans le
renforcement des prérogatives présidentielles.

Pour comprendre les enjeux de cette affaire, il vaudrait mieux éviter de
postuler un conflit caricatural opposant les modernes et dynamiques
partisans de la réforme aux opposants archaïques, empêtrés dans
l’immobilisme. Il convient en effet de rappeler que la nouvelle loi ne
se justifie en rien par la nécessité de dépasser un régime d’assemblée
anarchique, qui interdirait les décisions claires. Avant même son vote,
les institutions des universités françaises étaient déjà affectées par
un fort tropisme « présidentialiste ». Les seules limites à ce pouvoir
tenaient à ce qu’il allait de soi qu’un certain nombre de domaines ne
relevaient pas du champ d’action du président, notamment pour le
recrutement des enseignants, et que la responsabilité de la politique
scientifique de l’établissement était largement partagée avec le Conseil
Scientifique.
Ces fragiles garde-fous disparaissent avec la nouvelle loi et le champ
des prérogatives des présidents s’accroît considérablement (y compris
pour les recrutements d’enseignants). L’hyperprésidence
constituerait-elle un nouveau modèle pour toutes les hiérarchies
sociales et pour toutes les formes de gouvernance ? Quoi qu’il en soit,
la loi LRU rend possible – tout dépendra de la personne appelée à
occuper ces fonctions – une forme de despotisme présidentiel dont on
peut craindre qu’il ne soit pas toujours éclairé. Ce faisant, se
développeront symétriquement, à des degrés inconnus jusqu’alors, une
concentration de tous les pouvoirs entre les mains d’un nombre de
personnes extrêmement limité et, partant, d’inévitables pratiques de
clientélisme. La politique scientifique des établissements risque d’en
être profondément affectée car nous aurons alors affaire à une nouvelle
université où la possibilité d’un développement de tous les types de
recherches sera soumise aux décisions des mêmes individus, pour le plus
grand malheur de la pensée critique. La collégialité dans la vie et le
gouvernement de l’université constitue, et a toujours constitué, le
socle de l’institution universitaire : la préserver n’est pas une option
mais la garantie d’un enseignement et d’une recherche libres, comme cela
est le cas dans les meilleures universités du monde.

Les universitaires affirment que ce combat contre la loi votée en août
dernier dans la précipitation est aussi le leur. Il est urgent que les
organes de direction prennent clairement position contre elle. Il serait
bon que les – rares, semble-t-il – présidents qui ne veulent pas de ce
surcroît de prérogatives et en mesurent les dangers le disent
clairement. Il faut enfin que les enseignants et les membres du
personnel s’organisent pour faire entendre leur voix et pour dire que
les déclarations des présidents d’université ne traduisent pas ce que
beaucoup d’entre nous pensent de cette loi. Bref, il faut faire savoir
que certains ne parlent pas en notre nom, et dire que l’indispensable
réforme des universités requiert une implication de tous les acteurs de
la communauté universitaire, non le pouvoir sans partage d’une seule
instance.

Cet appel trouve son origine dans une tribune publiée par le journal /Le
Monde/ le 20 novembre 2007.

- Pour signer l’appel : cliquez ici
<http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article8>
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article8

- Pour visualiser les signataires de l’appel, cliquez ici
<http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article9>
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article9

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12.Textes officiels de la loi LRU

*Cahier des charges de l’Inspection générale des finances* établi en vue
de l’élargissement des compétences des universités prévu par la loi
relative aux libertés et responsabilités des universités
octobre 2007
LA SUITE : http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article18
________________________________

L*oi relative aux libertés et responsabilités des universités*
Loi n° 2007-1199 du 10 août 2007
L’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté, Le Président de la
République promulgue la loi dont la teneur suit :
TITRE Ier
LES MISSIONS DU SERVICE PUBLIC DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
Article 1 L’article L. 123-3 du code de l’éducation est ainsi rédigé : «
Art. L. 123-3. - Les missions du service public de l’enseignement
supérieur sont : « 1° La formation initiale et continue ; « 2° La
recherche scientifique et technologique, la diffusion et la valorisation
de ses résultats ; « 3° L’orientation et l’insertion (...)
LA SUITE : http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2
____________________________

*Décrêt d’application fixant les conditions* d’exercice du droit de
suffrage, la composition des collèges électoraux et les modalités
d’assimilation et d’équivalence de niveau pour la représentation des
personnels et des étudiants aux conseils des établissements publics à
caractère scientifique, culturel et professionnel ainsi que les
modalités de recours contre les élections
Décrêt n° 2007-1551 du 30 octobre 2007 modifiant le décret n° 85-59 du
18 janvier 1985

Décret n° 2007-1551 du 30 octobre 2007 modifiant le décret n° 85-59 du
18 janvier 1985 fixant les conditions d’exercice du droit de suffrage,
la composition des collèges électoraux et les modalités d’assimilation
et d’équivalence de niveau pour la représentation des personnels et des
étudiants aux conseils des établissements publics à caractère
scientifique, culturel et professionnel ainsi que les modalités de
recours contre les élections
Le Premier ministre,
Sur le rapport de la ministre de (...)
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