[movimenti.bicocca] politique/religion

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Szerző: Tommaso Vitale
Dátum:  
Címzett: Alberta Giorgi, Simone Tosi, Simone Tosi, Lorenzo Mosca
CC: ML movimenti Bicocca
Tárgy: [movimenti.bicocca] politique/religion
>
> Appel à communication
>
> Journée d’études : "La foi dans l’engagement, l’engagement dans la
> foi :
> analyses d’itinéraires militants entre politique et religion"
>
> Journée d’études organisée avec le soutien de l’EHESS
>
> Mardi 19 septembre 2006, ENS Campus Jourdan Paris
>
>
> Organisation : Daniela Cuadros Garland (doctorante CMH-ETT, EHESS),
> Béatrice de
> Gasquet (doctorante CEIFR, EHESS), Julie Pagis, (doctorante, CMH-
> ETT/CSE EHESS)
>
> Comité scientifique : Eric Agrikolianski (CREDEP, U. Paris
> Dauphine), Danièle
> Hervieu-Léger (CEIFR, EHESS), Nicolas Mariot (CURAPP-CNRS),
> Florence Rochefort
> (GSRL-CNRS), Frédéric Sawicki (CERAPS, Université de Lille 2).
>
> Les propositions de communication, d’une page maximum, présentant
> terrain et
> méthode, seront envoyées avant le 16 juin à
> politiquetreligion@???
>
> Au-delà des débats généraux sur l’articulation entre politique et
> religion,
> cette journée d’études a pour but de confronter des travaux de
> terrain de
> sociologie du militantisme et de sociologie des religions. D’un
> côté, les
> approches biographiques ou ethnographiques du militantisme ont
> permis de mettre
> en lumière l’importance des pluri-appartenances, pouvant se
> succéder ou se
> recouper dans le temps d’un itinéraire militant sous la forme de
> poly-engagements. D’un autre côté, la thématique des
> investissements politiques
> de certains mouvements religieux n’est pas seulement un sujet
> d’actualité sur
> lequel le sociologue peut être convoqué à se prononcer, mais un des
> objets de
> la sociologie des religions.
>
> Dans certaines configurations historiques précises, c’est la
> récurrence des
> passages entre engagements politiques et engagements religieux, ou
> leur
> articulation, à l’échelle d’individus et de collectifs, qui attire
> particulièrement notre attention. Ainsi, le cas des phénomènes
> générationnels
> de " retour au religieux " par des militants de gauche ou celui des
> sociabilités confessionnelles à l’arrière-plan de mouvements
> politiques, nous
> obligent à renouveler un certain nombre d’interrogations. Comment
> expliquer les
> circulations entre " politique " et " religieux " constatées pour
> certains
> itinéraires de militants ? À quelles conditions peut-on établir des
> liens entre
> socialisation et sociabilités religieuses et politiques ? Certaines
> formes d’ "
> engagement dans la foi " s’accompagnent-elles plus (que d’autres
> formes de "
> vocation à la morale ") d’un engagement politique ?
>
> Face aux articulations entre rapport à la politique et rapport à la
> religion,
> une première stratégie fréquente, consistant à développer
> l’analogie entre
> investissements militants et religieux, entre l’engagement pour une
> cause et
> l’engagement pour la foi, nous paraît limitée. En particulier, la
> simple
> analogie court le risque de n’apporter à la compréhension
> sociologique que
> l’évidence d’un rapprochement : entre dévotion religieuse et
> dévouement à une "
> cause ", communion sacrée et
>
> communauté idéologique, messianisme et utopie révolutionnaire… Elle
> attire
> certes l’attention sur des proximités importantes, liées notamment aux
> dimensions affectives ou émotionnelles : sentiment d’appartenance,
> dimensions
> affectives liées à " l’effervescence collective " ou plutôt gestion
> collective
> des émotions et de leur étiquetage… Mais avoir recours à l’analogie
> implique
> trop souvent de considérer comme donné le passage des uns aux
> autres des
> espaces confessionnels et politiques, au lieu d’en questionner les
> modalités.
> Si, par exemple, tous les militants de l’Action catholique en
> France ne sont
> pas devenus marxistes dans les années 1960, il est important de
> questionner les
> conditions de la radicalisation politique des devenirs militants
> concernés. Il
> nous semble que pour analyser ce type de déplacement, en évitant de
> traiter la
> socialisation comme une donnée figée, il est important de détailler
> les
> sociabilités vécues, la constitution des dispositions (corporelles par
> exemple), de montrer les variations de l’intériorisation des normes
> d’une
> institution et la diversité des usages d’un même espace confessionnel.
>
> Une autre stratégie consiste à proposer une sociologie de la (re)
> conversion (1)
> pour penser les liens entre politique et religion, sous l’angle de
> la mise en
> récit de la quête de sens de vie ou d’itinéraires de dévotion.
> Cette approche
> permet de situer les parcours individuels dans ses dimensions
> collectives :
> l’intérêt à se reconvertir et les opportunités de conversion sont
> variables
> selon les contextes socio-historiques. Mais comment penser les
> investissements
> individuels auxquels les (re)conversions donnent lieu ? Si la
> catégorie du "
> converti " permet de saisir des processus individuels, il reste
> qu’elle ne
> facilite pas toujours l’analyse des modalités de mutation des
> investissements
> religieux et militants, et leurs articulations éventuelles. D’où
> l’importance
> de partir d’un matériau biographique, pour cerner au plus près la
> temporalité
> des ruptures, des basculements et des croisements (2).
>
> Il nous semble qu’un lien peu exploré entre ces deux mondes "
> désencastrés " que
> seraient la politique et la religion est celui des formes d’expression
> collective des émotions comme problème de recherche (3). On
> retrouverait ainsi
> dans les univers religieux et politiques des formes d’activité et
> des "
> émotions publiques ", participant à la consolidation de la "
> vocation "
> religieuse et/ou politique. Plus largement, au plan méthodologique,
> contourner
> la disjonction impliquerait de placer la focale sur des carrières
> militantes et
> de vocation à la morale (4).
>
> Trois axes de réflexion sont envisagés en vue de l’appel à
> communication pour
> cette journée d’études :
>
> 1) Celui, tout d’abord, des usages d’un espace dit confessionnel
> (qu’il s’agisse
> d’une église, d’une synagogue, ou plus largement d’un mouvement de
> jeunesse
> religieux…). Il s’agira de saisir les stratégies à l’œuvre à
> travers les
> sociabilités religieuses et leur(s) place(s) dans les itinéraires
> politiques.
> L’une des pistes peut être, en effet, d’explorer la diversité de ce
> qui se joue
> dans ce type d’espace ou réseau, dans des configurations
> historiques et
> politiques données. Par exemple, les moments de " démobilisation
> politique "
> peuvent faire apparaître les espaces confessionnels comme des lieux de
> ré-interprétation de trajectoires militantes, ou comme des
> institutions plus ou
> moins centrales et légitimes pourvoyant de ressources servant à la
> mutation
> d’engagements radicalement discrédités.
>
> 2) Ensuite, se pose la question des ruptures/basculements d’une
> sphère à l’autre
> au fil des biographies, que ces basculements soient " violents ",
> rapides, ou
> plutôt progressifs… Si les circulations entre politique et religion
> provoquent
> différemment l’interrogation (des médias comme des sociologues)
> selon qu’elles
> apparaissent comme des " ruptures " (l’exemple des anciens
> gauchistes partis en
> yeshiva) ou comme des " convergences " (l’exemple des féministes
> musulmanes), la
> question des temporalités de ces ;itinéraires singuliers reste à
> explorer.
>
> 3) Enfin, la question de la mise en scène des émotions (rituels…)
> et de la mise
> en geste du corps dans un espace collectif comme expression d’un
> vécu (usages
> du corps, hexis corporelle…) seront abordées et proposées des pistes
> exploratoires.
>
> Notre objectif est d’ouvrir une discussion ciblée entre doctorants,
> jeunes
> chercheurs et chercheurs confirmés, travaillant dans le domaine de la
> sociologie du militantisme et de la sociologie des religions. Dans la
> perspective d’assurer les conditions d’un débat participatif, nous
> proposons de
> travailler en atelier (le matin) pour ensuite débattre en séance
> plénière
> (l’après-midi), de façon à laisser une large place à la discussion
> à partir des
> travaux présentés.
>
>
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