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Autor: franco coppoli
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Betreff: [Forumumbri] Journée de solidarité avec Paolo Persichetti et contre l'extradition de Cesare Battistiet ...
Journée de solidarité avec Paolo Persichetti et contre l'extradition de
Cesare Battisti et de tous les autres réfugiés italiens

Dimanche 30 janvier 2005
de 15h15 à 20h00
Studio de l'Ermitage
8, rue de l'Ermitage - 75020 Paris
Métro : Jourdain ou Menilmontant
Depuis deux ans et demi Paolo Persichetti est incarcéré dans une prison
italienne. Son extradition a inauguré la " nouvelle politique " française à
l'égard des réfugiés" italiens. Le gouvernement en place veut ainsi balayer
sans état d'âme vingt ans d'asile, de régularisations administratives, de
droits acquis par les réfugiés " italiens et leurs familles. Cesare
Battisti est aujourd'hui en train d'expérimenter à ses dépens cette
nouvelle politique du cas par cas".

Vous êtes invités à cette journée de solidarité pour faire le point sur la
situation politique et juridique des " réfugiés " italiens et rappeler
l'importance de leur combat pour le droit d'asile en France

Les " réfugiés " italiens & le Comité des familles des réfugiés italiens


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Programme
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>>>15h15-16h30 Introduction.

- Mise à jour et perspectives autour de la situation de Paolo Persichetti.
- Lecture d'un communiqué de Paolo Persichetti. - Intervenants : M. Albert
Jacquard, Mgr Gaillot, MM. Guillarme et Alain Brossat (professeurs à Paris
VIII), M. Daniel Bensaïd, des représentants des Verts, du PCF, de la LCR,
un représentant du Comité de soutien Persichetti.

>>>16h30 Le Rouquin

Représentation théâtrale tirée de " Sallinger " de Bernard-Marie Koltès,
par le groupe Theatrum de Luxembourg

>>>17h30-18h10 Autour de l'asile et des droits connexes et contre

l'extradition de tous le " réfugiés " italiens. - Rappel du cas Battisti.
- Intervenants : Mme Catherine Teule de la Ligue des Droits de l'Homme,
Maîtres Terrel et De Felice, des représentants des Verts, du PCF, de la
LCR, un représentant du Comité de soutien des écrivains, un représentant du
Comité des familles des réfugiés italiens.

>>>18h10-18h15 Petite ouverture de rideau de et par A. De Luca, C.

Romeo, C. Ocampo, T. De Lacôte.

>>>18h15 Musique et chansons avec Lola Lafon & Leva


>>>18h45-19h15 Conclusions.


>>>19h15 Musique et chansons avec Dominique Grange et Jérôme Thierry



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APPELLO :

Proposition ( 20 Janvier 2005, O.S. & CŠ ) de mouture du texte de
l' appel pour Paolo Persichetti

" Persichetti ne peut bénéficier de permis de sortie ". C¹est ainsi que le
Corriere della Sera, principal quotidien italien, du 23 décembre 2004,
résumait la situation de Paolo Persichetti : " le [...] Ministère de
l'intérieur italien a demandé plusieurs fois à l'Interpol française des
renseignements sur la période d'exil parisien de l'ancien brigadiste,
condamné à 22 ans d'emprisonnement, sans obtenir aucune réponse, selon les
propos mêmes du sous-secrétaire du Ministère de l'Intérieur, Antonio D'Alì
qui répondait à une interpellation parlementaire du PRC (Parti de la
refondation communiste). C'est en raison de l'absence de tels
renseignements que le Juge de surveillance a refusé tout permis. Paolo
Persichetti a été extradé ‹ en dérogation à la ³doctrine Mitterrand² ‹
parce qu'il était soumis à une enquête judiciaire concernant l' homicide
Biagi : accusation dont il a été disculpé par la suite ".
    En réaction à cet imbroglio politico-judicaire qui dure déjà depuis
plus de deux ans, Paolo Persichetti avait entamé le 13 décembre dernier une
grève de la faim.
    En effet, sous le coup d'un décret d'extradition signé le 7
septembre 1994 par le Premier Ministre Édouard Balladur ‹ unique et inique
exception à l' ³exception française² de l'asile octroyé sans exception aux
réfugiés italiens en application de la politique de la "France terre
d'asile " ‹ , Persichetti ( alors enseignant à l'université Paris 8 ) a été
extradé fin août 2002, théoriquement pour purger la peine visée dans le
décret, mais ‹ comme nous avons dû le constater par la suite ‹ en réalité
sous le prétexte (fallacieux) d'une enquête concernant l' " assassinat
politique " du conseiller du Ministère du travail italien Marco Biagi en
mars 2002.
    Il est évident que le prétexte d'une prétendue implication dans un
fait récent,  a permis à la fois  de tromper l'opinion sur les véritables
dimensions d'une extradition, et d¹agir au mépris des garanties prévues par
l'article 14 de la Convention européenne d'extradition.
    En livrant Persichetti aux autorités italiennes 8 ans après la
signature d'un décret d'extradition jamais exécuté, le Gouvernement
Raffarin a officiellement posé le premier acte du reniement de la coutume
établie, et observée d'une façon ininterrompue ­ de sorte que l¹on a bien
pu parler de quelque chose qui tient d¹un " droit acquis " ­, selon
laquelle aucun réfugié italien issu des années de plomb ne doit être
extradé .


    Après deux années de détention (s'ajoutant à celles de détention
préventive en Italie, et à la période d'écrou extraditionnel en France)
sans pouvoir bénéficier ‹ du fait de cette ³enquête²  ­ du moindre
aménagement de peine auquel la durée globale de prison déjà endurée
donnerait droit, selon la loi carcérale en vigueur en Italie , Persichetti
a  été blanchi de toute ombre de soupçon.
    Pourtant il est toujours détenu dans la prison de Viterbo et la
justice italienne continue de refuser ne serait-ce que d¹envisager
l¹attribution d¹un permis temporaire de sortie, sous le nouveau prétexte d'
une absence de réponse d'Interpol à des demandes de renseignements sur sa
vie en France. Cette situation est d'autant plus ubuesque que dès son
extradition les autorités de police ° avaient affirmé que " rien ne pouvait
lui être reproché sur le sol français ".
    Nous nous apprêtions donc à en appeler aux autorités françaises
afin qu'Interpol diligente sa réponse. Entre temps Interpol a fait parvenir
la réponse attendue, et si de son côté Paolo Persichetti a interrompu
provisoirement sa grève de la faim, nous ne pouvons quant à nous que
maintenir notre mobilisation, pour qu'il puisse enfin, et cette fois dans
les meilleurs délais, bénéficier des droits que la loi  confère à tout
détenu.
    Les événements de ces derniers mois (à savoir les déclarations
franco-italiennes sur le sort des réfugiés italiens, l'affaire-Battisti, et
les menaces pesant sur d'autres réfugiés), témoignent, d'un coté, de la
poursuite de la part de l'État italien, d'une politique de punition infinie
‹ allant du déni d'amnistie à une nouvelle ³Urgence² de signe inversé ‹ qui
ne sur-sanctionne plus le ³crime politique collectif² de la subversion, y
compris au moyen des armes, des années 70, mais qui, par une
"ré-individualisation² du contentieux pénal, et au nom de l'absolutisation
de l'aspect "rétributif" de la peine, donne satisfaction à une réclamation
impérative de la part des parties civiles, chacune intéressée pour sa part
à ce que " personne n'échappe à sa peine ". D'un autre coté, ils témoignent
d'une rupture qui ne se contente pas de s¹afficher pour le futur, mais qui,
affirmée illico, s¹exerce rétroactivement sur un asile octroyé depuis vingt
ans. Ces attitudes nous inquiètent : nous ne voudrions pas que Paolo
Persichetti devienne un bouc émissaire de la vengeance ³exemplaire² d'État.
    En arrêtant pour la deuxième fois Cesare Battisti en février 2004,
malgré deux refus judiciaires d'extradition intervenus en 1991; en le
diabolisant par médias interposés et par la voix du Ministre de la Justice
lui-même ; en conditionnant ainsi l'opinion publique française par une
campagne de presse sans précédent, présentant la justice des années de
plomb et les procédures italiennes comme conformes aux normes de la Cour
Européenne des Droits de l'Homme (qui vient pourtant de juger le
contraire), le même Gouvernement Raffarin a mis en scène le second acte de
ce reniement, et préparé le terrain à venir.
Force est de constater que la juridiction a suivi : en décidant d'extrader
Battisti, et cela en passant outre les ³barrages² constitués par le
principe de "l'autorité de la chose jugée" et de l' inextradabilité d'une
personne condamnée par contumace, vers un pays qui ne lui garantit pas le
droit d'être rejugée , on a réalisé un véritable ³putsch juridique².


    Les réfugiés italiens sont ° aujourd'hui menacés et précarisés par
le rétablissement des fiches Schengen, qui fait de chacun d'entre eux, sous
les prétextes les plus anodins (contrôle routier, d'identité, etc.), un
extradé en puissance.
    Vingt ans après qu'un asile a été officiellement accordé et
maintenu, toutes tendances politiques confondues, un tel revirement,
destiné à frapper cyniquement, au compte-goutte et au hasard de basses
opportunités politiciennes, des familles entières, n'est pas acceptable.


    C'est pourquoi nous, signataires de cet appel, demandons que Paolo
Persichetti bénéficie de tous les aménagements de peine prévus par la
législation italienne ; et affirmons exercer notre vigilance sur son sort
et sur celui de tous les réfugiés italiens afin de nous opposer à toute °
extradition.





francoppoli
        
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