Autore: Tommaso Vitale Data: Oggetto: [movimenti.bicocca] Mobilisations de victimes et sociologie des
mouvements sociaux.
> Mobilisations de victimes > Atelier dans le cadre du Congrès de l?AFSP
> Septembre 2005 Lyon
> Coordination Sandrine Lefranc et Lilian Mathieu
>
>
> Les mobilisations de « victimes » de la violence politique (violence
> d?État,
> « guerre civile », crimes de masse) ne sont que trop rarement étudiées
> dans le
> cadre de la sociologie des mouvements sociaux. Ces « victimes », leur
> cause,
> demeurent l?objet privilégié d?une approche en terme de « mémoire
> collective ».
> Cet atelier permettra de mieux comprendre les raisons de cet
> enclavement. Est-il
> imputable aux circonstances de la formation d?une analyse scientifique
> sur le
> sujet, ou à l?enjeu social que constitue l?objet ? Ou bien ces
> « mobilisations
> de victimes » sont-elles dotées de caractéristiques si singulières
> qu?elles ne
> pourraient faire l?objet d?une lecture appuyée sur les outils d?analyse
> « ordinaires » ?
> Les victimes mobilisées passent en effet pour utiliser des ressources
> et des
> formes d?action particulières, dans lesquelles les émotions,
> généralement
> délaissées par la sociologie des mouvements sociaux, constituent a
> priori un
> registre d?expression « naturel ». Leur rapport à l?État (a fortiori
> lorsqu?il
> s?agit d?un « État criminel »), aussi bien que leur rapport au droit
> (le procès
> étant le mode le plus courant d?octroi du statut de victime, le
> registre
> juridique représente à la fois une ressource fondamentale et une
> contrainte)
> sont singuliers. Le partage des tâches entre la victime/bénéficiaire et
> l?« entrepreneur », intellectuel,
> avocat, etc., qui participe de la construction de sa cause est
> peut-être, lui
> aussi, particulier. Toutes ces singularités présumées cristallisent
> certaines
> des problématiques aujourd?hui centrales de la sociologie des
> mouvements
> sociaux : raison supplémentaire pour tenter d?opérer un désenclavement.
> Le parti pris de cet atelier est donc d?opter pour une relative
> banalisation de
> l?objet, permettant un retour critique sur les hypothèses qui
> régissent le plus
> grand nombre des analyses des débats relatifs à la violence
> pathologique :
> certitude de l?exceptionnalisme de la « mémoire collective », ou
> tendance à la
> pathologisation (la souffrance, la volonté de vengeance, le « deuil
> inachevé »
> dicteraient un comportement largement irrationnel). Une perspective
> comparée
> contribuera à ce réexamen.
>
> Démarche
> Dans la mesure où il s?agit d?organiser une « rencontre » entre des
> spécialistes
> les uns d?objets liés à la question de la « mémoire collective » (de
> laquelle
> ils peuvent parfois se distancier), les autres de la sociologie des
> mouvements
> sociaux, qui ne sont que rarement familiers des deux cadres d?analyse
> simultanément, il serait utile que cet atelier se fonde sur une lecture
> préalable des études discutées, et sur une lecture qui soit réciproque.
> L?atelier pourrait consister en la discussion de quelques cas (sur la
> base de
> textes préalablement lus, et brièvement rappelés), et de propositions
> théoriques, dans une tentative de comparaison systématique et de
> théorisation
> en regard des enseignements de la sociologie des mouvements sociaux.
>
> Un texte plus long est disponible sur
> http://www.afsp.msh-paris.fr/