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Author: Errata
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Subject: [Badgirlz-list] MANIFESTO_AGAINST_THE_CULTURE_O F_AFFECTIVE_IRRESPONSABILITY
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MANIFESTO_AGAINST_THE_CULTURE_O
F_AFFECTIVE_IRRESPONSABILITY_(français_-_englis
h_-_spanol)
    

MANIFESTE CONTRE LA CULTURE DE L'IRRESPONSABILITE
AFFECTIVE

MANIFESTO CONTRA LA CULTURA DE LA IRRESPONSABILIDAD
AFECTIVA
(translation: beatriz)

MANIFESTO AGAINST THE CULTURE OF AFFECTIVE
IRRESPONSABILITY

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MANIFESTE CONTRE LA CULTURE DE L'IRRESPONSABILITE
AFFECTIVE

Je viens de relire le "Manifeste contre la culture",
vraiment s'est
bien
écrit ! Tu as du y passer du temps, à y réfléchir, à
le remanier, à
articuler tout ça. Moi aussi je peux te parler de
culture d'un point de
vue que tu n'as pas imaginé, que tu n'as jamais
ressenti. Que tu ne
peux
pas imaginer ni ressentir. C'est normal et c'est
simpliste, tu es un
garçon.

Tu dis que c'est à chacunE d'écrire son manifeste.

J'écris le mien.

La Culture, s'est apprendre aux filles à se
dévaloriser sans cesse.

La Culture, s'est apprendre aux filles à ne percevoir
leur corps que
par
la souffrance, la violence, la séduction, le regard
des garçons.

La Culture, s'est te rendre schizophrène jusqu'à tout
mélanger.
Tendresse, affection, sexe, viol, désir, consommation
des corps,
rapports de pouvoir.

La culture, s'est te clouer dans la tête que ton
bien-être ne peut pas
venir de toi seule mais d'un prince charmant.

Et comme ce serait trop simple si c'était juste ça, la
culture pseudo
subversive du milieu squat libertaire
BLABLABLIBLABLABLA en rajoute une
couche jusqu'à te faire hurler.

La culture pseudo subversive te fait croire que s'est
facile de
dépasser
les questions de genre. D'en parler, d'abolir les
rapports de pouvoir,
de les renverser parfois, de les visibiliser, de les
conscientiser et
de
le traduire en actes.

La culture BLABLABLIBLABLABLA te fait croire que le
milieu squat est
rempli de gens formidables, pas comme les "autres",
pas comme à
"l'extérieur". C'est vrai dans les squats il n'y a pas
de violeurs.
D'ailleurs, la violence entre les gens n'est pas si
genrée, il y a même
des filles qui agressent des garçons. C'est normal,
elles sont
hystériques, comme toute bonne féministe qui fait
chier son monde et
qui
appuie là où ça fait mal.

La culture underground bien pensante pseudo
déconstruite, elle te fait
croire aussi que s'est légitime d'être irresponsable.
De faire ce que
je
veux, quand je veux, parce que c'est cool d'être libre
de toute
contrainte, c'est subversif.

Moi ces cultures, qu'elles soient institutionnelles ou
"subversives" je
les vomis et les personnes qui pensent avoir tout
compris avec.

Moi ma culture elle a grandi sur une violence
intériorisée et subie.
Elle ne veut plus se laisser invisibiliser et
ridiculiser par des
dominants qui ne disent pas leur nom.

"C'est plus compliqué", "c'est pas ça", "tu
m'agresses", démerde toi",
"j'y peux rien", "tu peux partir s'il te plait ?",
"c'est trop
simpliste", "les choses ont un sens en elles mêmes,
pas besoin de les
expliquer"....

SOUFFRE DANS TON COIN TOUTE SEULE COMME UNE GRANDE
LAISSE MOI ETRE
LACHE
TRANQUILLE !

Ma culture à moi elle me donne envie de hurler, de
dire que le viol est
quotidien, que oui j'ai l'air joyeuse quand même et
alors ?

Ma culture c'est être violente sans me laisser
culpabiliser une fois de
plus.

S'est éclater ma gentillesse et ma docilité à
encaisser, si naturelles
et tellement féminines. Je ne suis pas toujours
compréhensive. Je ne
demande pas le droit de ne pas l'être, je le prends et
je ne veux pas
avoir à m'en justifier.

Je pète les plombs de trop de souffrance et alors ?

Je suis violente et alors ?

Les garçons qui ont l'air le plus doux peuvent aussi
être violents sans
que ça se voie. C'est insidieux et ça fait mal quand
tu t'en rends
compte. Ca fait mal aussi quand "on" ne veut pas le
reconnaître. Pas
besoin d'avoir toutes les marques extérieurs et bien
visibles du "mâle
dominant" pour continuer à se comporter comme un
individu garçon
construit.

Le nier s'est sauter des étapes.

S'est aussi se croire au dessus de ce que tu peux
générer comme
souffrance à partir du moment où tu relationnes
affectivement avec
quelqu'unE.

Je ne veux pas du couple.

Je ne veux pas de l'hétéronormalité.

Mais je ne veux pas me laisser piétiner pour de
grandes théories
derrières lesquelles on se cache. Dans lesquelles je
ne trouve pas ma
place si facilement.

Moi, s'est cette culture là que je me prends dans la
gueule trop
souvent.

grenoble, fin mai 2004

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"Le manifeste contre la culture", auquel fait
référence l'auteure est
accessible à :

http://www.fondation-babybrul.org/manifeste_contre_la_culture.html


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“Manifiesto contra la cultura de la irresponsabilidad
afectiva”.

Acabo de leer el “Manifiesto contra la cultura”. Está
muy bien escrito
realmente. Ha debido llevarte tiempo pensar en ello,
organizarlo,
articular todo eso. Yo también puedo hablarte de
cultura desde un punto
de vista que nunca has imaginado, que nunca has
sentido. Que no puedes
imaginar ni sentir porque eres un hombre.

Dices que es tarea de cada una escribir su manifiesto.
Yo escribo el
mío.

La cultura es enseñar a las chicas a desvalorizarse
todo el rato.

La cultura es enseñar a las chicas a percibir su
cuerpo únicamente en
el
sufrimiento, la violencia, la seducción y la mirada de
los hombres.

La cultura es volverte loca hasta llegar a mezclarlo
todo: ternura,
afecto, sexo, violación, deseo, consumo del cuerpo,
relaciones de
poder.


La cultura es meterte en la cabeza que no puedes
conseguir tu bienestar
por ti misma; necesitas un príncipe azul.

Y como si sólo fuera eso sería demasiado simple, la
cultura
pseudo-subversiva del ambientillo libertario etc etc
añade otra vuelta
de tuerca.

La cultura pseudo-subversiva te hace creer que es
fácil superar las
cuestiones de género: hablar de ello, abolir las
relaciones de poder
-incluso darles la vuelta-, visibilizarlas, hacerlas
conscientes y
traducir todo esto en actos.

La cultura bla-bla-bla te hace creer que el mundillo
alternativo está
lleno de gente fantástica que no es como los demás,
como los de fuera.
En el mundillo alternativo no hay violadores. Por otra
parte la
violencia no es patrimonio exclusivo de los hombres,
hay chicas que
también agraden a los chicos. Ellas son unas
histéricas como toda buena
feminista. Ellas hacen fastidian al resto del mundo y
dan donde más
duele.

La cultura underground bien pensante
pseudo-deconstruida también te
hace
creer que es legítimo ser irresponsable: hacer lo que
quieras, cuando
quieras; porque es guai estar libre de toda
obligación, es subversivo.

Vomito sobre esas culturas, ya sean institucionales o
subversivas, y
sobre las personas en ellas que creen haberlo
entendido todo.

Mi cultura a crecido entre la violencia interiorizada
y sufrida, no
quiere dejarse invisibilizar ni ridiculizar por los
dominadores que no
dicen su nombre.

“Es más complicado que eso”, “no es eso”, “me
agredes”, “que te jodan”,
“no puedo hacer nada”, “puedes irte si quieres”, “es
demasiado simple”,
“las cosas hablan por si mismas, no hay porqué
explicarlas”…

SUFRE EN TU RINCÓN COMO UNA ADULTA Y DÉJAME TRANQUILA!

Mi cultura, la mía propia, me hace gritar, decir que
la violación es
cotidiana; aún así tengo aspecto alegre, y qué!?.

Mi cultura es ser violenta sin dejarme culpabilizar
una vez más.

Es dejar de lado mi amabilidad y docilidad tan
naturales y femeninas.
No
siempre soy comprensiva. No pido el derecho a serlo,
simplemente me lo
apropio sin justificarme.

Soy violenta, y qué?.

Los chicos con la apariencia más dulce pueden ser
violentos también,
pero no se ve. Es una lata y hace daño cuando te das
cuenta. También
hace daño cuando no se quiere reconocer. No es
necesario tener los
signos exteriores del macho dominante para continuar
comportándose como
un individuo varón construido.

Negarlo es saltarse las etapas.

Negarlo es creerse por encima del sufrimiento que
puedes crear a partir
del momento en que te relacionas afectivamente con una
mujer.

No quiero una pareja.

No quiero la heteronormalidad.

Tampoco quiero dejarme pisotear por las grandes
teorías detrás de las
cuales nos escondemos. Las grandes teorías en las que
no encuentro mi
sitio tan fácilmente.

Es esta cultura la que me da bronca demasiado a
menudo.

Grenoble, Francia, a finales de mayo de 2004

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MANIFESTO AGAINST THE CULTURE OF AFFECTIVE
IRRESPONSABILITY

I just reread the « Manifesto against culture »,
really it’s well
written! You must have spent some time, thinking about
it, reworking
it,
articulating it all. I can also talk to you about
culture from a point
of view that you have never imagined, that you have
never felt. That
you
can not imagine nor feel. It’s normal and it’s
simplistic, you’re a
boy.

You say that it’s up to anyone to write her/his
manifesto.

I write mine.

Culture, means learning girls to devalue oneself
continuously.

Culture, means learning girls to perceive their bodies
only through
suffering, violence, seduction, boy’s glance.

Culture, means making yourself schizophrenic so that
you mix up
everything. Tenderness, affection, sex, rape, desire,
consumption of
bodies, power relations.

Culture, means pinning down in your head that your
well being can not
come from yourself but only from a charming prince.

And as if it would be too simple if it were only that,
the pseudo
subversive anarchist squat BLABLABLIBLABLABLA culture
adds a layer that
makes you scream.

The pseudo subversive culture makes you believe that
it’s easy to go
beyond gender issues. To talk about it, to abolish
power relations, to
knock them over sometimes, to render them visible, to
render them
conscious and to translate them into acts.

The BLABLABLIBLABLABLA culture makes you believe that
the sqaut
environment is full of great people, not like the
“others”, not like
“outside”. It’s true that there are no rapists in
squats. And, violence
between people isn’t that gendered, there are even
girls who aggress
boys. It’s normal, they’re hysterical, as all good
feminist who
seriously disturbs her environment and who pushes
where it hurts.

The pseudo deconstructed well thinking underground
culture also makes
you believe that it is legitimate to be irresponsible.
To do what one
wants, when one wants because it’s cool to be free of
any constraints,
it’s subversive.

I vomit these cultures, be they institutional or
“subversive”, and
these
people who think they’ve understood it all.

I, my culture has grown on interiorised and endured
violence. My
culture
does not want to accept any more to be rendered
invisible and ridiculed
by dominants who do not say their name.

“It’s more complicated”, ‘it’s not that”, “you aggress
me”, “cope on
you
own”, “I can’t do anything”, “can you leave please?”,
“it’s too
simplistic”, “things have a meaning by themselves, no
need to explain
them”…

SUFFER ALL ALONE IN YOUR CORNER AS A BIG ONE LET ME BE
COWARDISH
TRANQUIL!

My culture makes me want to scream, to say that rape
is daily, that yes
I look joyful all the same, so what ?

My culture means being violent without allowing
someone making me feel
guilty once again.

Means bursting my kindness and my docility to endure,
so natural and so
feminine. I’m not always comprehensive. I do not ask
for the right not
to be so, I take it and I do not want to have to
justify myself for it.

I go nuts from too much suffering, so what?

I am violent, so what?

Boys who seem most gentle can also be violent without
it being seen.
It’s insidious and it hurts when you notice it. It
also hurts when
“one”
does not want to recognise it. No need to have all
exterior and well
visible marks of the “male dominant” to continue to
behave as a boy
constructed individual.

Denying it means jumping stages.

It’s also believing that one is beyond what one can
generate as
suffering ounce one develops an affective relationship
with someone.

I do not want the couple.

I do not want heteronormality.

But I do not want to let myself be trampled on for big
theories behind
which one hides. In which I do not find my place so
easily.

Me, it’s that kind of culture that I get thrown in the
face too often.

grenoble, france, end of may 2004

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The French language "Le manifeste contre la culture",
mentioned by the
author can be accessed at:

http://www.fondation-babybrul.org/manifeste_contre_la_culture.html



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