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Auteur: Errata
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Sujet: [Badgirlz-list] a petition in france from feminists against the law against religious
a petition in france from feminists against the law
against religious
symbols,
signed by, among others, Christine Delphy and Nilufer
Gole. grtz, s.

http://islamlaicite.org/article.php3?id_article=143

Pétition contre une loi d’exclusion
UN VOILE SUR LES DISCRIMINATIONS

Le projet de loi contre les signes religieux à l’école
vise en fait
avant
tout les femmes qui portent le foulard et prétend
s’inscrire dans un
discours anti-discriminatoire au service des femmes.
Ses effets
desserviront les femmes et accentueront les
discriminations en France
c’est
l’analyse que font les signataires d’une pétition
contre une loi
d’exclusion qui en appellent à un débat de fond.

“ L’affaire du foulard ” est devenue un débat
national, le débat
national:
on ne parle plus que de cela. On y apprend des choses
: que pour nombre
d’hommes politiques l’égalité entre les sexes est une
priorité – tiens
!
Tandis que pour certaines féministes, c’est dans la
lutte contre
l’islam,
intégriste - forcément intégriste-, que se joue le
sort des femmes en
France. Re-tiens ! Des alliances inimaginables il y a
quelques mois se
forment, des fronts laïco-féministes qui ont pour
dénominateur commun
un
fonds de fantasmes apocalyptiques : le “ salafisme ”
et le “ wahabisme
”
sont aux portes de nos mairies, prêts à piétiner notre
constitution, et
leurs fourriers sont quelques dizaines de femmes “
voilées ” qui
semblent
ne demander qu’à porter leurs foulards en paix. Mais
que
demanderont-elles
après ?

Il faut retrouver la raison : les jeunes filles et les
femmes qui
portent
le foulard ne sont pas la cinquième colonne d’une
puissance étrangère,
elles sont d’ici, partie intégrante de notre société
même si pour
nombre
d’entre elles doublement exclues en tant que femmes et
en tant qu’elles
appartiennent à un groupe social stigmatisé. Et la
France n’est pas
près
d’être transformée en république islamique. De telles
peurs feraient
rire
si elles ne révélaient une crispation identitaire
française, un rejet
qui
est aussi fort aujourd’hui qu’il l’était il y a
quarante ans ou cent
cinquante ans. On ne compte plus les “ vrais-faux ”
lapsus qui
transforment, dans la bouche des politiques et des
journalistes, des
citoyen-nes français-es en immigré-es pour l’éternité.
C’est à qui
exhibera
le plus fort “ complexe de Charles Martel ” : si on ne
peut pas les
arrêter
à Poitiers, au moins leur interdira-t-on l’entrée des
écoles, des
administrations, des hopitaux, etc. ! Ne pouvant les
renvoyer “ chez
eux/elles ” puisque qu’ils/elles sont ici chez eux, on
peut - on sait
faire
- les traiter en citoyen-nes de seconde zone, en
indésirables, en caste
inférieure.

Et c’est là que réside le seul et l’unique problème
républicain sur
lequel
le débat du foulard tente de jeter un voile pudique,
sans y parvenir
tout à
fait ; en témoigne cet intérêt tout neuf pour la
discrimination. Cette
notion était jusqu’à hier inconnue en France :
puisqu’il n’y a pas de
races, il ne peut y avoir de discrimination raciale.
S’il y en a, on
fait
semblant de ne pas la voir, car la voir conforterait
la notion de race,
donc le racisme. Ce raisonnement, ubuesque ou
kafkaïen– selon qu’on est
témoin ou victime –, la France est le seul de tous les
pays du globe, à
le
tenir.

Et tant qu’elle le tiendra, et refusera de donner aux
descendants des
peuples qu’elle a colonisés, l’égalité promise par sa
constitution, par
sa
loi interne autant que par ses obligations
internationales, la France
aura
des problèmes ; des foulards, dont l’interdiction
exacerbera la
visibilité
au lieu de la réduire, mais peut-être aussi d’autres
réactions
d’amertume
un peu plus méchantes de la part des groupes
discriminés. “Qui sème
l’injustice récolte la colère ”, non ? On ne peut pas
constamment
mépriser,
écraser, exclure sans provoquer un jour des révoltes.
Et la France ne
pourra tenir sa promesse d’égalité tant qu’elle
refusera de regarder en
face l’inégalité illégale tous les jours perpétrée :
la discrimination
permanente à tous les niveaux, emplois, école,
administration,
logement… Il
n’y a pas un acte de la vie quotidienne qui soit
indemne de racisme à
l’égard de ceux que notre histoire coloniale continue
à nous faire
considérer comme des sous-êtres.

Traquer les traitements discriminatoires, qu’ils
s’exercent à
l’encontre
des femmes ou d’autres groupes, relève d’un véritable
enjeu de société.
Cela demande des études, dans tous les domaines, sur
les mécanismes de
discrimination, qui ne sont pas le fait d’individus
racistes, mais de
tout
le système social et de tous ses acteurs, consciemment
ou
inconsciemment ;
et cela demande de construire des outils de lutte
efficaces - qu’on les
appelle “action positive” ou “action volontariste”,
“aménagement
territorial” ou “politiques anti-ségrégation ” – pour
faire de la fin
de ce
système, et de la souffrance qu’il induit, une
priorité absolue.

Pour l’instant, ce pays vit très bien avec ces
discriminations, ou du
moins
le croit-il, et applique de facto sinon de jure le
système de la
préférence
nationale (favorisant les Français “de souche ”) et de
la préférence
masculine de façon éhontée. Et l’on veut encore
ajouter une loi inique
et
raciste au contentieux ? Comment des féministes
peuvent-elles soutenir
une
loi qui aboutit à exclure des jeunes filles de
l’école, souvent leur
seul
lieu d’émancipation, pour les renvoyer à un milieu
familial censé les
opprimer ?

Chacun sait que cette loi qu’on nous présente comme “
une loi pour la
laïcité ” vise en premier lieu le foulard, en tant que
signe visible
d’une
religion crainte et fantasmée, celle des “ nouvelles
classes
dangereuses ”.
Non seulement l’on sait qu’à ce jour la loi de 1905 ne
s’applique pas
dans
les départements d’Alsace et de Moselle (où les
ministres du culte sont
salariés par l’Etat pour dispenser des cours religieux
pour les
catholiques, protestants et juifs seulement) ni dans
les territoires
d’Outre-mer, mais en outre les textes envisagés
excluraient de leur
champ
les écoles privés sous
contrat. D’où l’évidence de leur caractère
discriminatoire qui ne fera
qu’agrandir les lignes de clivage et les fractures
sociales. Aussi
manifestons-nous très fermement notre opposition à
toute loi
stigmatisant l’
islam, et les femmes musulmanes en particulier, et en
appelons-nous à
un
débat de fond sur toutes ces questions à travers des
discussions,
contributions, rencontres, débats publics…, à lutter
ensemble, en tant
que
démocrates et féministes, athées ou pas, voilées ou
pas, contre toutes
les
discriminations et pour l’égalité.

Féministes pour l’égalité

Signataires : Christine Delphy, directrice de
Nouvelles questions
féministes, Marina Da Silva, journaliste, Joss Dray,
Anne-Marie Camps,
photographe, Geneviève Sellier, professeure à
l’université de Caen,
Geneviève Clancy, poète et philosophe, Michèle Sibony,
Alima
Boumédiene-Thiery, députée au Parlement Européen/MEP
Groupe des
Verts/ALE-Greens/EFA, Mireille Ferry, porte-parole des
Verts, Françoise
Gaspard, sociologue, Isabelle Avran, journaliste,
Joëlle Marelli,
traductrice, Christelle Hamel, Marie-Elisabeth
Handman, Madeleine
Rébérioux,
historienne, Elisabeth Longuenesse, chercheuse,
Catherine Samary,
économiste, Guaaybess Tourya, chercheure, associée de
recherche, Lyon,
Danièle Bleitrach, sociologue, écrivain … Bouzar
Dounia -
anthropologue,
chargée d’études à la Protection Judiciaire de la
Jeunesse, Dollé
nathalie -
journaliste Dorothee Avril, ass DIVERCITE et MOUVEMENT
DE LA PAIX Lyon
-
Francoise Clément, économiste, Frédérique Mozer - élue
local (vert)
Besançon, Marfouk Khadija, ingenieur, Marie-Agnès
Combesque - écrivain,
membre de la Ligue des droits de l’homme SAVY Nicole -
vice-présidente
LDH... Corinne Angelini, maire adjointe de Stains,
Mireille
Mendès-France,
Monique Chemillier-Gendreau, professeur à l’université
Paris VII Denis
Diderot, Pierre Tevanian, enseignant, Nilufer Gole,
sociologue,EHESS,
Jean-Pierre Dubois, Vice-président LDH, Michel
Morineau, président de
la
Ligue de l’Enseignement de l’Yonne, Sari Hanafi,
sociologue, Giudice
Fausto,
écrivain, Eric Fassin, sociologue...



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