>From: "kollettivo la scintilla" <scintillainlotta@???>
>To: settantasette77@???, settantasetteivan@???
>Subject: Su Persichetti e l'amnesia collettiva...
>Date: Sat, 07 Sep 2002 01:48:18 +0000
>
>Ci giunge da alcuni amici e compagni francesi che prendono il nome
>collettivo di Comitato per la difesa politica di Paolo Persichetti questo
>interessante appello che volentieri vi inoltriamo...
>
>Salud y Revolucion!
>
>CoLLeTTiVo GiOVaNiLE LA SCiNTiLLA - VeNTiMiGLiA
>
>
>Contre lamnésie collective et sélective, soutenons les réfugiés politiques
>italiens.
>
> Lextradition, à la sauvette, de Paolo Persichetti, kidnappé le 25 Août
>par la police française et livré à lEtat italien quelques heures plus tard
>symbolise une collaboration non assumée de lEtat français avec son
>homologue italien. Par là même, la France a donc fini par répondre à une
>requête persistante des autorités italiennes qui, depuis 1982, réclament au
>moins un signe de bonne volonté du gouvernement français dans la lutte
>anti-terroriste. Pour le système politique italien et sa magistrature, il
>nexiste en effet aucune différence entre les diverses formes de violence
>et toutes relèvent de solutions normatives et judiciaires dites « durgence
>». Cela veut dire : jugements sommaires, usage étendu de la délation par la
>loi sur les repentis, moyens coercitifs pour exiger des aveux, peines
>excédant toute espèce de proportionnalité. Le cas de Paolo est à cet égard
>éclairant puisquil a été condamné en appel à 22 ans demprisonnement pour
>« concours moral » dans lexécution dune action armée « liée à une
>entreprise subversive ou de terrorisme » sur le seul témoignage dun
>repenti qui sest ensuite rétracté. Or il avait été acquitté en première
>instance ! Il se trouve par ailleurs, quil est le plus exposé parmi les
>quelques 84 italiens placés sous écrou extraditionnel. En effet, il est le
>seul dont le décret dextradition a déjà été signé par le gouvernement
>Balladur en 1994 (sans avoir reçu dapplication). Mais ce sont bien tous
>les autres réfugiés qui se retrouvent sous la menace dune demande
>similaire du gouvernement italien, demande qui sera effective le 11
>septembre (quel symbole !) et concernerait une quinzaine de personnes, dans
>un premier temps.
> Pourtant, le gouvernement français a longtemps pris une position
>honorable en accueillant des réfugiés fuyant un Etat dans lequel plus de
>100 000 inculpations pour subversion et participation à bande armée furent
>prononcées, chiffre bien supérieur aux actions armées réellement commises,
>mais bien inférieur aux centaines de milliers de personnes qui
>participèrent, de diverses façons, au mouvement révolutionnaire de
>lépoque. Cette répression fut dailleurs dénoncée par Amnesty
>International et de nombreux observateurs étrangers. Ce fut dautant plus
>facile que lItalie était aussi le pays des attentats-massacres, dont
>certains furent imputés aux anarchistes alors quils émanaient de groupes
>factieux. Lentière classe politique au pouvoir devait, une décennie plus
>tard, avouer sa propre corruption et se dissoudre dans lignominie. Si le
>gouvernement français naccorda pas automatiquement lasile politique à
>tous les réfugiés, il confia à sa magistrature non « spéciale » le soin de
>traiter les demandes italiennes dextradition. La plus grande partie furent
>repoussées comme relevant dune « justice militaire ». Mais aujourdhui, la
>France a tendance à saligner sur ses voisins en ce qui concerne la lutte
>anti-terroriste (11 septembre oblige). Or dans ce domaine, lEtat italien
>na pas changé. Il est toujours celui qui maintient en prison plus de 200
>personnes, pour des faits remontant à plus de 20 ans, alors que des «
>repentis » aux mains pleines de sang sont sortis de prison depuis fort
>longtemps. On peut même dire que lItalie est à la pointe dune conception
>contractuelle de la Justice qui fait de la négociation individuelle des
>peines et de la délation son principe. Comme le disait une lettre du
>24/02/98, adressée par des réfugiés italiens à MM Chirac et Jospin : « Or
>si lItalie na pas été à même de tourner définitivement la page des «
>années de plomb », si elle sest empêtrée dans une « urgence sans fin » où
>« lexception est la règle », pourquoi la France devrait-elle revenir
>aujourdhui sur sa propre doctrine ? ». Le gouvernement italien espère sans
>doute que le temps a effacé le souvenir du contexte dans lequel les
>événements se sont produits et quil peut ainsi régler de vieux comptes.
> Nous souhaitons que le gouvernement français ne perde pas tout cela de
>vue, quand il répondra aux demandes dextradition dun système politique et
>judiciaire plus proche de celui de la Turquie que des autre pays européens.
>Un système qui confond questions politiques et code pénal, surtout quand
>aujourdhui gouvernent des individus qui sont une synthèse des deux. Cest
>un point particulièrement important car labsence de compréhension de leur
>époque amène la plupart des Etats à ne plus concevoir les problèmes en
>termes traditionnels de question politique ou de question sociale,
>puisquils nen ont pas les solutions, mais en termes sécuritaires et
>judiciaires. Cest particulièrement net en Italie avec la répression
>massive de 1979, mais ce lest aussi avec les dérapages de laction « mani
>pulite ». Quand un pouvoir politique seffondre, le pouvoir des juges
>ou/et des militaires est alors sans limite. Dans un tel système, les
>accusateurs dhier deviennent vite les accusés daujourdhui, quand ce
>nest pas un processus simultané comme cest le cas dans lextradition de
>Persichetti exigée par ceux-là mêmes qui sont accusés par la justice
>italienne des «bavures » de Gênes.
> Comme le disent très bien Paolo Persichetti et Oreste Scalzone, dans leur
>livre « La révolution et lEtat (Dagorno, 2000) : « (il faut) refuser le
>recours à une thématique innocentiste, ne serait-ce que parce quun tel
>positionnement aboutit à accepter implicitement, ou du moins à subir
>linversion de la charge de la preuve » et encore « Je considère en tout
>cas que, dans la prochaine phase, nous navons pas à nous défendre mais à
>mettre nos inquisiteurs en accusation ». Le fait que Paolo (enseignant de
>sciences politiques à luniversité Paris 8) et la plupart des réfugiés
>politiques italiens soient parfaitement intégrés dans leur vie
>professionnelle et plus généralement dans la société française est un
>élément complémentaire dimportance, mais qui ne peut servir de ligne de
>force à sa (leur) défense.
> Dans la défense de Paolo, il y a aussi la défense de tous les sans
>statut, sans papiers ou autres, qui sont à la merci du bon vouloir des
>autorités, de leurs éventuels revirements.
> Sil faut prendre la démocratie au mot, alors imposons-lui de respecter
>ses propres règles, sa propre légalité.
>
>Comité pour une défense politique de Paolo Persichetti :
>Contact : luclaboratoire@???
>
>Un rassemblement est prévu à Lyon, à lhomme de pierre (M° Bellecour), le
>samedi 21 septembre à 15H.
>
>
>
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