Journée d’études
RT 34 « Sociologie politique » et RT 20 « Méthodes »
de l’Association Française de Sociologie
Le vendredi 29 juin 2007
Laboratoire PRINTEMPS (Université St-Quentin-en-Yvelines)
Le sociologue et le militant
Les implications méthodologiques et épistémologiques
du travail empirique en sociologie politique
Cette journée d'études porte sur les conditions
d’objectivation du travail empirique en sociologie politique, et plus
particulièrement sur les spécificités de l’analyse de l'engagement et
des organisations politiques. Quelles que soient les thématiques de
nos recherches, les approches qualitatives impliquent nécessairement
une « familiarité distante » avec les valeurs mises en avant et avec
les individus qui les portent. On peut cependant considérer que les
terrains « militants » sont spécifiques. S'y mêlent en effet plus
régulièrement qu'ailleurs des jeux de verbe et de pouvoir, des
rhétoriques et des discours normatifs, un rapport à la figure de «
l’adversaire », des conflits et des divisions constitutives de la
dynamique militante, des émotions à la mesure des engagements
subjectifs et biographiques. Dans quelle mesure le chercheur est-il «
pris » dans l'ensemble de ces rapports sociaux ? Peut-il s'en «
déprendre » aisément ? Doit-il produire plus qu'ailleurs un travail
spécifique de mise en perspective de sa trajectoire et de son
implication ? Est-il nécessaire d’objectiver ses propres engagements
pour comprendre ceux des autres ? Au final, c'est bien la légitimité
de l'intervention, de la position et de la posture du chercheur qui
se pose d'une manière particulièrement vive dans l'analyse des
milieux militants.
Pour questionner les conditions de possibilité, les
limites et les obstacles du travail d'enquête dans ce domaine, nous
souhaitons faire de la journée un lieu de discussions et d'échanges
sur les difficultés que nous rencontrons dans nos recherches. Celle-
ci sera organisée en trois tables rondes, qui constituent trois
directions possibles de réflexions sur les rapports du chercheur avec
l'organisation militante.
Cette journée est organisée par Didier Demazière
(didier.demaziere@???), Sandrine Nicourd
(Sandrine.Nicourd@???) et Laurent Willemez
(Laurent.Willemez@???).
Cette journée aura lieu à l’Université de St Quentin en Yvelines, 47
bd Vauban, Guyancourt (Gare de St Quentin en Yvelines) dans le
bâtiment d’Alembert, salle des thèses.
Si vous souhaitez participer à cette journée, merci de contacter
Isabelle Lendo (places limitées). isabelle.lendo@???
PROGRAMME
9.00 Accueil
9.30/ 11.15
Table ronde n°1 : Les chercheurs, militants de la cause
Nous aborderons le cas où les chercheurs sont militants de la cause
ou de l'organisation. Comment se construit alors le travail
d’objectivation ? Comment cette participation au jeu social militant
se gère-t-elle ? Y a-t-il nécessairement alors rupture avec le groupe
militant au moment de l’écriture ? En quoi consiste le regard
critique spécifique à la sociologie ? Doit-il y avoir un processus de
« désenchantement » ?
Martine Gross, CEIFR, CNRS, La position de militante sociologue ou
sociologue militante dans l’association des Parents Gays et Lesbiens.
Xavier Dunezat, Université Lille 1, Militer et faire de la sociologie
dans les mouvements de sans.
Isabelle Lacroix, Laboratoire PRINTEMPS, UVSQ, « Et vous qui dites-
vous que je suis ? » Les implications méthodologiques et
épistémologiques d’une recherche sur les groupes militants
nationalistes basques par une chercheuse « basque par
appartenance familiale ».
11.30/13.00
Table ronde n°2 : Socialisation militante pendant l’enquête
Autre cas de figure : les chercheurs qui deviennent militants au gré
des interactions de recherche. Ils peuvent vivre alors une véritable
« initiation » pour devenir autorisés à participer à un cercle plus
ou moins fermé, voire accéder au statut de porte-parole. Peuvent-ils
utiliser leur propre socialisation dans l’espace militant concerné
pour progresser dans la connaissance ? Le départ est-il alors vécu
comme un désengagement avec ses coûts corollaires ?
Stéphanie Rizet, LCS, Paris 7, Engagements des militants et
implication du sociologue : l’exemple d’une recherche sur la LCR.
Bénédicte Havard Duclos, Université de Brest, Les coûts subjectifs de
l’enquête ethnographique. Enquêter comme militante dans l’association
Droit Au Logement (DAL) à la fin des années 1990.
Michel Koebel, Université de Reims, Peut-on être sociologue à
l’ANACEJ (association nationale des conseils d’enfants et de jeunes) ?
13.00 Repas
14.00 / 16.00
Table ronde n°3 : « Extériorité » du chercheur à l’égard de la cause
Dernier cas de figure : lorsque les chercheurs se sentent extérieurs,
voire opposés, aux idées et au projet politique avancés. Cette
position permet-elle d’explorer la complexité des processus ? Est-
elle réellement tenable sur le terrain ? Comment gérer la trop grande
distance que l'on peut avoir avec l'objet de son enquête ?
Rémi Guillot, Université d’Amiens, ISP, Du terrain vague à l’enquête
de terrain. Conditions de possibilité, limites et obstacles d’un
terrain d’enquête sur « l’affaire de Bruay-en-Artois ».
Eric Pautard, CERTOP, CNRS, Entre compréhension et distanciation, le
sociologue face aux organisations controversées. Le cas des sectes.
David Gouard, Université Paris I, Ethnographie des profils
sociopolitiques aux Cités Maurice Thorez et Youri Gagarine d’Ivry-sur-
Seine.
16.00 Réunion du RT 34 « Sociologie politique » de l’AFS